Janvier 2023
L’idéométrie en tant que méthode de recherche en général inclut la recherche scientifique et le questionnement philosophique sous la forme du jeu.
La logique des idées scientifiques
Définissons d’abord la logique comme l’étude des raisonnements en tant que constitutifs de la recherche telle qu’elle s’est développée dans l’histoire et reconnaissons qu’elle continuera à se développer de par ses propres autocritiques et avancées. On peut apprendre ce qu’est et ce que fait la logique des idées scientifiques (ou, en abrégé, logique des idées) en se basant précisément sur l’idéométrie, tout en explicitant le sens de cette logique et de certains mots tels que les mots possible, effectif, vérité et fausseté.
De quelles idées s’agit-il? Les deux tableaux qui suivent en démontrent plusieurs telles que les figures mathématiques, l’algèbre, la théorie des ensembles, … les sons, le bruit (entendus par l’enfant),… les phonèmes, l’être humain… Il s’agit donc d’idées scientifiques faisant objets d’étude de la science actuelle.
Voici précisément un tableau qui résume les découvertes faites jusqu’à présent de plusieurs idéocorrespondances entre les cérébralités (réseaux de neurones) d’un enfant de 12 mois environ et les référentialités (réseaux de chercheurs) de l’humanité actuelle.
| Enfant (psychologie du développement sensorimoteur) | Humanité (recherches en mathématiques) |
| Qualia perceptuels | Concepts abstraits tels que figures, structures, modèles ou formes mathématiques |
| Ce qu’il voit : formes, couleurs, mouvements… | Recherches en algèbre : théorie des ensembles, structures algébriques, analyse… |
| Ce qu’il entend : sons, timbres, bruits… | Recherches en arithmétique : nombres, calculs, dénombrements… |
| Ce qu’il touche : doux, lisse, rugueux, chaud, froid… | Recherches en géométrie : ligne droite, sphère, polyèdres, continu, expansion, contraction… |
| Ce qu’il sent ou goûte : salé, sucré, amer … | Recherches en probabilités ou en statistiques : données sur les biens de consommation, sur les taux de criminalité… |
| Permettre à l’enfant d’en apprendre beaucoup plus en utilisant en plus le langage sur ce qu’il y a autour de lui. | Explorer le super-espace devenu accessible par l’idéométrie et en apprendre ainsi beaucoup sur les autres entités réelles environnantes. |
Idéotableau A explicitant la structure des correspondances entre les sensorialités et les mathématicités
Quant au tableau qui suit, il explicite la structure d’idées L (L pour Langage) commune à l’ensemble de la science actuelle d’après les recherches effectuées en idéométrie jusqu’à présent. Chacune des idées scientifiques, particules, nucléotides, … y signifie qu’il s’agit de recherches sur l’idée de particule, sur l’idée de nucléotide, etc.
La structure invariante L à travers les sciences (rangées 1 à 8)
| <Langage> | 1) Physique des particules | 2) Code génétique | 3) Langage | 4) Idéométrie |
| 1) Unités distinctives | Particules élémentaires | Nucléotides | Phonèmes | Idées scientifiques |
| 2) Structure complète | Atome | Cellule | Être humain | Humanité globale |
| 3) Double articulation des unités de base | Particules élémentaires / noyaux atomiques | Nucléotides / acides aminés | Phonèmes / morphèmes | Idées / séquences d’idées |
| 4) Signifiant / signifié | Particules / atomes et autres objets matériels | ADN / protéines, cellules et autres organismes | Images acoustiques / mots, discours, personne | Ensembles d’idées / ensemble des chercheurs |
| 5) Interactivité présupposée | Quatre interactions de base | Interactivité moléculaire | Capacité sensorimotrice | Lectures des chercheurs / publications et applications |
| 6) Développement évolutif | Évolution de l’Univers physique | Évolution du vivant | Histoire du monde | Développement global des sociétés |
| 7) Expression du possible | Expression de l’effectivité (e. g. en mécanique quantique) | Potentiel effectif (cas de la génétique) | Potentiel réel (cas des utopies réalisables) | Potentiel réel des idéomathématiques |
| 8) <Actes effectifs> de <langage> | Réduction spontanée (décohérence effective) | Apparition effective de formes de vie | Action (humaine) effective | Application mathématique effective |
Idéotableau B des idées, entre autres, sur les langagicités (col. 3) et les idéométricités (col. 4)
L’idéotableau B représente la structure d’idées qui découlent de l’idéoséquence des structures complètes : atome =>> cellule =>> être humain =>> humanité globale.
Trois postulats
Certains des principaux postulats de la logique des idées sont les trois suivants :
- a) Le Modèle de l’enfant doit se baser sur les correspondances entre les réseaux cérébraux et les réseaux référentiels : cérébralités d’un enfant de 12 mois environ =>> référentialités de l’humanité actuelle (voir l’idéotableau A).
- b) La séquence des structures complètes doit avoir pour nous un sens : atome =>> cellule =>> personne =>> humanité (voir l’idéotableau B).
- c) L’idéoséquence de l’<effectivité> représente le contexte de notre recherche : effectivité =>> potentiel effectif =>> potentiel réel (effectif en soi) =>> etc. (voir plus bas l’idéotableau C : La Grande échelle ontologique).
La logique des idées scientifiques n’a pas pour premier objectif de garantir la vérité des idées scientifiques, mais celui d’apprendre à enchaîner utilement des idéotableaux à partir de ces correspondances (sous-entendues dans les deux tableaux précédents entre les idées de deux colonnes consécutives). La plupart des éléments de ces idéotableaux sont critiquables comme mal formulés ou carrément faux, mais on peut supposer qu’ils sont la plupart du temps utiles à la recherche la plus générale.
Le postulat (a) permet également de dresser le tableau suivant sur la logique des idées scientifiques qui font ici retour sur elles-mêmes.
| Enfant de 12 mois environ | Humanité actuelle |
| Débuts de l’apprentissage de la réflexion :
l’enfant devient conscient qu’il peut apprendre à raisonner; il peut se le représenter au moyen d’essais de liens possibles entre les mots qu’il commence à utiliser. |
Débuts de la recherche en logique des idées : sous la forme de projections abstraites d’idées en partie fictives, les chercheurs en mathématique et en logique découvrent de nouveaux concepts tels que le potentiel réel et l’effectivité qui deviendront des liens entre les disciplines. |
Idéotableau sur la logique des idées scientifiques
Autre exemple de l’application conjuguée des postulats (a) et (c), l’idéotableau suivant sur l’histoire de la logique.
| Enfant nouveau-né à la découverte de ce qu’il peut faire | Humanité entrant dans les Lumières de la modernité |
| Nouveau-né : premières cérébralités concernant la perception interne et structurée que développe l‘enfant à partir de ses propres sensorialités; il peut justement prendre conscience qu’il a encore tout à apprendre et qu’il en a le potentiel réel. | Leibniz en tant que chercheur marquant est reconnu comme la référence principale en ce qui concerne le début du développement de la logique formelle; les chercheurs vont par la suite découvrir le potentiel réel de la recherche en logique et, plus particulièrement, en logique des idées scientifiques. |
Idéotableau concernant le potentiel réel de <la logique des idées>
Remarque : En ce qui concerne le postulat (c), pour bien saisir ce qu’est le potentiel réel et le distinguer de ce qui relève de l’effectivité, la mécanique quantique offre la meilleure base de référence. Le potentiel réel d’un système physique d’être dans un certain état physique peut être identifiable à son équation d’onde (l’onde de probabilité de Schrödinger), qui représente la situation avant d’observer le système. On l’appelle le « paquet d’onde ». Conjointement on appelle « réduction du paquet d’onde » ce qui se passe lorsqu’il y a une observation effective (ou une mesure effective) du système. Ainsi la dualité quantique trouve ici un important écho, celui de la dualité onde / corpuscule, qui équivaut logiquement à la dualité « potentiel effectif du paquet d’onde / réduction effective du paquet d’onde ».
Considérons maintenant l’idéotableau suivant :
| Enfant | Humanité |
| Organes sensoriels et langage tels qu’intériorisés par l’enfant | Logique des idées scientifiques : idéomathématiques en tant que réfléchie par la recherche |
| Organes sensoriels | Mathématiques : organes sensoriels d’ordre supérieur |
| Langage | Idéométrie : langage d’ordre supérieur |
Idéotableau permettant de situer la logique des idées scientifiques par rapport aux mathématiques et à l’idéométrie
Ce tableau fait immédiatement voir que, pour les chercheurs, la logique des idées scientifiques est aux mathématiques comme, pour l’enfant, ses organes sensoriels intériorisés et son langage intériorisé sont à ses organes sensoriels et à son langage.
Expliciter le sens des mots
D’après les sources accessibles, le chercheur grec Eubulide aurait conçu le paradoxe du menteur. Selon Eubulide, on pose d’abord la question :
« Si une personne dit « je mens », est-ce qu’elle ment ? »
Puis on explique le paradoxe :
« Si elle ment c’est qu’elle ne ment pas. Si elle ne ment pas c’est qu’elle ment. »
Ce qu’elle dit affirme donc sa propre fausseté.
On n’y parle pas ici d’un menteur ordinaire puisqu’il se révèle de lui-même immédiatement en ne mélangeant pas le faux et le vrai de ses propos. Lorsqu’on parle de menteur ordinaire, on parle donc d’une personne qui a un potentiel effectif de dire des mensonges et non de celle qui ne dit effectivement que des mensonges. On se réfère ici au postulat (c) défini plus haut. Le sens exact du mot mentir est en cause et fait ressortir la différence entre ce qui est possible et ce qui est effectif.
Autre exemple d’explicitation inspiré de l’histoire de la logique
On peut considérer les stoïciens comme ayant explicité certaines formes argumentatives. Par exemple, ils posaient d’abord cinq propositions « indémontrées ». En voici une, légèrement modifiée, les deux premières lignes représentant les prémisses, et la troisième ligne la conclusion :
Si « le premier, alors le second »
or « le premier »,
donc « le second »
Remarque : Cette proposition aura peut-être été surtout, jusqu’à présent, une sorte d’aide-mémoire évident par lui-même, une simple tautologie. Elle se réduit alors à un potentiel effectif d’application concrète sans originalité. Par comparaison, le raisonnement en trois étapes apparaît plutôt comme trois moments distincts d’une même argumentation. Une inférence effective est présupposée à chacun des moments, chacun des trois représentant la réduction d’un potentiel effectif, réduction qui est susceptible de se présenter comme une découverte d’ordre personnel ou historique.
| Proposition | Raisonnement |
| Simple potentiel effectif d’exprimer une évidence ou une tautologie | Triple inférence effective à partir d’un potentiel réel de nouveaux apprentissages ou de découvertes scientifiques |
Tableau comparant deux façons de considérer les potentialités réelles d’un énoncé argumentatif
Par correspondance, l’enfant devient conscient de sa propre conscience lorsqu’il pense explicitement à ce qui se présente à lui pour la première fois. C’est ainsi qu’il apprend, en développant un authentique élément du potentiel humain réel. Il érige peu à peu une perception de ce dont il est conscient sur le plan sensoriel et, bientôt, langagier. Il lui faudra savoir qu’un objet peut réellement changer ou montrer de nouvelles facettes de son être tout en restant le même objet. La perception d’objet réel et le langage se développent en interagissant. Il faudra en particulier savoir que les potentiels réels de chacun sont en quelque sorte cachés par leurs potentiels effectifs du moment.
Les chercheurs dans leur ensemble développent un potentiel réel, dont la majeure partie reste encore à découvrir étape par étape. Sans être en mesure de le comprendre entièrement, ils peuvent pressentir que le savoir potentiel global recouvre un ensemble encyclopédique unique, là où devrait prendre enfin sens la recherche de nouvelles idées et applications scientifiques.
La Grande échelle ontologique
On appelle ici la « Grande échelle ontologique », l’idéoséquence qui suit
Effectivité =>> potentiel effectif =>> potentiel réel (effectif en soi) …
La séquence d’idées peut être expliquée ainsi :
| Séquence de l’effectivité | Exemples |
| Effectivité | Parler effectivement : par exemple, l’enfant est en train de parler. |
| Potentiel effectif | Avoir effectivement la capacité de parler : par exemple, l’enfant est devenu capable de parler. |
| Potentiel réel (effectif en soi) | Être en principe doté de la capacité réelle de parler : par exemple, un enfant de 0 à 12 mois environ, étant humain, peut de ce fait acquérir le langage. (Ce potentiel réel peut être dit effectif en soi en tant qu’existant effectivement chez l’espèce Homo sapiens.)… |
| … | … |
Idéotableau C des trois premiers termes de la Grande échelle ontologique
La préadaptation des mathématiques
La Grande échelle ontologique s’avère par le fait même une « Grande échelle de la préadaptation ».
| Séquence de l’effectivité | Exemples |
| Effectivité | Parler effectivement : par exemple, l’enfant est en train de parler, ce qui suppose la présence d’interlocuteurs susceptibles de le comprendre et d’être compris par lui. |
| Potentiel effectif | Avoir effectivement la capacité de parler : par exemple, l’enfant est devenu capable de parler, ce qui suppose un milieu favorable à ce développement du langage chez l‘enfant. |
| Potentiel réel (effectif en soi) | Être en principe doté de la capacité réelle de parler : par exemple, un enfant au stade du nouveau-né est humain et peut de ce fait acquérir le langage. (Ce potentiel réel peut être dit effectif en soi en tant qu’existant effectivement parmi les membres d’une espèce suffisamment intelligente, ce qui suppose un milieu physico-biologique préadapté à l’apparition effective – possible, mais non nécessairement probable – d’une espèce possédant le potentiel réel nécessaire à la pratique du langage.) |
Idéotableau des trois premiers termes de la Grande échelle de la préadaptation
On peut aussi expliciter l’idéoséquence de potentiels réels de plus en plus grands, les deux premiers étant :
| Séquence de l’effectivité | Exemples |
| Potentiel réel-1 (phys.-biol. effectives) | Être en principe doté de la capacité réelle de parler : par exemple, un enfant au stade du nouveau-né est humain et peut de ce fait acquérir le langage. (Ce potentiel réel peut être dit effectif en soi en tant qu’existant effectivement chez l’espèce Homo sapiens (ce qui suppose un milieu physico-biologique préadapté à l’apparition effective – possible, mais non nécessairement probable – d’une espèce possédant le potentiel réel nécessaire à la pratique du langage.) |
| Potentiel réel-2 (mathématiques effectives) | Être en principe dans un univers physico-biologique dont le potentiel réel est rendu possible par les mathématiques de base de cet univers (ce qui présuppose des mathématiques préadaptées à l’apparition effective – possible, mais non nécessairement probable – d’une espèce possédant le potentiel réel nécessaire à la pratique du langage.) |
Idéotableau de la Grande échelle de la préadaptation
On peut aussi expliciter, l’idéoséquence de potentiels réels plus grands :
Ce qui est intéressant, c’est que ce tableau se prolonge ainsi vers du « plus grand » en potentialités cachées et en niveaux de préadaptation. Il nous faudrait donc, dans ce cas, accepter l’idée que les mathématiques elles-mêmes sont préadaptées à l’apparition du langage chez l’enfant. Et que, logiquement, le hasard scientifique (calculable en principe à partir des lois physiques) était lui-même préadapté à l’apparition de l’intelligence sur Terre, même si c’était peut-être un hasard de faible probabilité au départ. Cette grande échelle de la préadaptation est en science et en philosophie presque toujours sous-entendue sans être prise en compte.
Brève remarque sur le Dessein intelligent : Ainsi on n’aurait plus besoin de croire en un « dessein intelligent » ou autres théories pseudoscientifique de ce type pour expliquer l’évolution des espèces, puisque les mathématiques et la physicochimie se chargent ainsi de l’expliquer. Les dieux des mythologies ou des textes sacrés eux-mêmes dépendent de la logico-mathématique, qui les rend pensables en tant qu’idées scientifiques (anthropologiques et historiques) parmi d’autres.
L’enfant comprendra assez tôt qu’il y a des degrés d’élargissement de son horizon.
| Enfant | Humanité |
| Dans l’utérus : bruits, sons, voix… | Antiquité grecque : nombres, figures géométriques… |
| Dans sa chambre, dans la maison parentale… aux dehors assez inquiétants. | Modernité : logique, théorie des types, incomplétude… |
| Environs, ville, contrées, autres personnes… voyages vers l’inconnu. | Dans le futur à long terme (LT) : élargissements technologiques et idéométriques à venir encore impensables. |
Idéotableau sur certains ordres successifs
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