Tableau sur l’idéométrie en tant que premier savoir réfléchi de l’humanité dans son histoire

14 août 2018

La découverte de l’idéométrie et les recherches subséquentes présenteront les idées scientifiques comme des phonèmes d’un nouveau langage. Ainsi les séquences d’idées représenteront les mots de ce langage. Dans le tableau qui suit, on énumère dix séquences idéométriques (de A à J). La deuxième colonne intitulée « forme invariante d’idées » représente l’idée commune exprimée par les deux termes de droite de la rangée concernée. La colonne intitulée « Enfant de 18 mois environ » représente l’idée scientifique ou l’objet de recherche qui se trouve ou se trouvera concerné dans le champ de recherche de la psychologie du développement. Enfin la colonne intitulée « Humanité actuelle » représente l’idée associable dans les recherches sur l’humanité dans des champs comme la sociologie, la géopolitique, etc., étant entendu que certaines de ces idées ne seront étudiées par les méthodes traditionnelles de la recherche que dans un avenir plus ou moins proche. Les rangées F à J représentent ici des prédictions sur le long terme concernant le développement de l’Humanité.

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 A Savoir élémentaire simplifié et fragmentaire Premier savoir réfléchi dans le langage Découverte des formes invariantes d’idées en tant que séquences dans des tableaux idéométriques
Passage des éléments arbitraires perçus aux significations liées à ces éléments Passage des sons aux quasi-phonèmes (ou pseudo-phonèmes), puis aux phonèmes Passage des mathématiques à l’idéométrie : anti-analogies et idéométrie dite mathématique
Unités distinctives de la transmission d’informations Phonèmes Idées scientifiques
Informations captées de l’environnement Perceptions sensorielles: toucher, ouïe, vision… Mathématiques: arithmétiques, géométrie, théorie des ensembles…
Informations en provenance des autres structures complètes à un niveau plus abstrait Quasi-perceptions langagières Pseudo-mathématiques idéométriques
F: Prédiction  À venir : perfectionnement des échanges selon les modes d’information À venir : meilleure prononciation par l’enfant qui articule les phonèmes  À venir : critique de l’impressionnisme de la pensée et développement vers plus de rigueur en idéométrie
G: Prédiction  À venir : progrès du savoir idéométrique dans le développement abstrait de la structure complète (ici l’enfant et l’humanité actuelle) À venir : rapides progrès dans le vocabulaire de l’enfant À venir : beaucoup de nouvelles séquences idéométriques avec beaucoup de nouvelles <significations>
H: Prédiction  À venir : plus de rigueur idéométrique À venir : meilleure construction des phrases par l’enfant À venir : tableaux idéométriques plus clairs et mieux structurés et <pensés>
I: Prédiction  À venir: recherches idéométriques intensives À venir : réflexions de l’enfant sur le langage, sur sa signification À venir : recherches sur les types morphologiques et <sémantiques> de tableaux…
J: Prédiction À venir: concepts de potentiels réel et effectif, et d’effectivité associables à des structures complètes À venir: concepts de potentiels réel et effectif, et d’effectivité associables à des êtres humains À venir: concepts de potentiels réel et effectif, et d’effectivité associables à l’humanité globale

Voici des commentaires et des explications sur le tableau qui précède, en procédant rangée par rangée :

Forme invariante d’idées  Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 A Savoir élémentaire simplifié et fragmentaire Premier savoir réfléchi dans le langage Découvertes des idéomorphies en tant que séquences et tableaux idéométriques

A         Pour la première fois de sa vie, l’enfant découvre qu’il y a des pensées en mots. Ce savoir s’offre à lui de façon rudimentaire, mais c’est pour lui quelque chose d’inouï. Comme les phonèmes ne sont pas des sons, mais des unités distinctives, l’enfant qui acquiert le langage se trouve à passer de l’audition de sons aux mots-sons, puis aux mots véritables. Les tableaux, correspondant aux premières phrases du jeune enfant constitueront un premier véritable savoir réfléchi pour l’humanité et sa compréhension du réel.

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 B Passage des éléments arbitraires perçus aux significations liées à ces éléments Passage des sons aux quasi-phonèmes (ou pseudo-phonèmes), puis aux phonèmes Passage des mathématiques à l’idéométrie: anti-analogies et idéométrie dite mathématique

B         Pour l’enfant, le langage se présente à lui d’abord comme des séries de sons. Il passera ensuite par les quasi-phonèmes pour atteindre la saisie des phonèmes comme tels. Les quasi-phonèmes représentent ici la transition du simple son au mot. C’est en quelque sorte l’étape intermédiaire où l’enfant entend le son comme rattachable à autre chose, qui joue le rôle arbitraire d’un signal ou d’un symbole. Par exemple, lorsqu’il entend les premières fois les sons du mot « papa », il n’y saisit aucune signification. Il n’y a qu’une coïncidence dans le temps avec la présence du papa à ses côtés. Un peu plus tard (entre 0 et 12 mois), l’enfant associera les mêmes sons à la présence du père, mais comme signal de cette présence. Il n’y a encore aucune signification langagière. Il s’agit de ce qui est appelé ici « quasi-phonèmes ». On peut croire qu’il en va ainsi pour un chien ou un autre animal. Un son peut être associé à une rencontre et jouer le rôle d’un signal (Cf. le conditionnement classique selon Ivan Pavlov), mais sans jouer le rôle d’un mot dans une phrase. Le quasi-phonème est un signal particulier pour un enfant (mais non pour un chien), parce qu’il représente l’étape qui le conduira à la saisie d’un mot. Ici, les quasi-phonèmes correspondent aux anti-analogies (voir plus bas le Complément explicatif).

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 C Unités distinctives de la communication Phonèmes Idées scientifiques

C         Les idées scientifiques correspondent à des unités distinctives, des phonèmes, non à des sons, ni à des signaux sonores (quasi-phonèmes), ces deux derniers se situant à un niveau d’abstraction moins élevé. Par le fait même, elles représentent ici les unités distinctives arbitraires d’une signification plus abstraite que celle de ces idées. Un exemple évident est l’idée du géocentrisme, présent dans le savoir antique, mais non dans la science actuelle. Cette idée est utile (par exemple, pour les astronomes, afin de situer les étoiles au moyen des constellations), mais elle représente le réel de façon convenue bien qu’inexacte, voire complètement fausse. Les idées scientifiques actuelles ne sont pas en soi différentes sur ce point puisqu’elles pourraient bien être dans la même situation dans un savoir futur.

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 D Informations captées de l’environnement Perceptions sensorielles: toucher, ouïe, vision… Mathématiques: arithmétique, géométrie, théorie des ensembles…

D         Les informations captées par un système dans un environnement donné peuvent être illustrées par les perceptions sensorielles en général, qu’il s’agisse du toucher, de l’ouïe, de la vision, etc. Dans quelle sorte d’environnement se trouve l’enfant-humanité à un niveau d’abstraction plus élevé? Les mathématiques représentent pour l’enfant-humanité la perception d’une réalité extérieure plus abstraite qui environne modalement ce qu’il ressent au moyen de ses sens (cf. Introduction aux mathématiques idéométriques, Tableau de la structure L, rangée 5: Interactivité présupposée). Les modalités en sont par exemple la géométrie, l’arithmétique ou la théorie des ensembles, etc. Ainsi certains modèles mathématiques représentent des univers possibles, non réels en soi mais susceptibles d’exprimer un éventuel modèle futur du réel. La plupart des objets ou structures mathématiques utilisables ou non nous sont encore inconnus et éventuellement à découvrir dans cet environnement abstrait.

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 E Informations en provenance des autres structures complètes à un niveau plus abstrait Quasi-perceptions langagières Pseudo-mathématiques idéométriques

E         La rangée E mentionne d’abord des informations en provenance des autres structures complètes du même niveau (même colonne), donc à un niveau d’organisation relativement élevé. Or il peut s’agir aussi bien, par exemple, d’une cellule ou d’un être humain, ou encore de l’humanité globale. Les informations à ce niveau plus abstrait, dans le cas d’une cellule, prennent la forme d’une information transmise par d’autres cellules, dans ce cas des informations assimilables à des émission ou réception d’hormones ou de protéines, ou d’autres molécules organiques. C’est une communication abstraite, c’est-à-dire d’un niveau plus élevé de complexité si on la compare aux interactions gravitationnelle ou électromagnétique à l’intérieur d’une cellule. On peut considérer celles-ci comme des quasi-perceptions langagières dans le langage des échanges cellulaires dans la mesure où elles sont impliquées dans le détail des interactions de ce type (par exemple, l’influx nerveux d’ordre électrique entre deux neurones). Ensuite l’expression de pseudo-mathématique idéométrique signifie que l’idéométrie représente un niveau de complexité ou d’organisation supérieur, ce qui confirme que l’expression idéométrique est une sorte plus abstraite de langage alors que l’expression mathématique une sorte plus abstraite de perception.

Les rangées F, G, H et I représentent des prédictions explicites concernant le développement humain mondial à partir des connaissances actuelles concernant le futur plus ou moins proche du développement de l’enfant de 18 mois.

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 F: Prédiction À venir: perfectionnement des échanges selon les modes d’information À venir: meilleure prononciation par l’enfant qui articule les phonèmes À venir: critique de l’impressionnisme de la pensée et développement vers plus de rigueur idéométrique dans les sciences

F          L’enfant qui commence à s’exprimer par le langage a d’abord quelques difficultés à articuler certains phonèmes, par exemple dans le cas du français, r /ʁ/ , ch /ʃ/, ou j /ʒ/. En prenant de la maturité, l’enfant perfectionnera ses échanges parlés en les rendant ainsi plus clairs et plus conformes à l’usage. Par correspondance, ce type de perfectionnement en idéométrie se manifestera par des précisions concernant les idées scientifiques (<phonèmes> de niveau supérieur). Celles-ci seront normalement mieux définies avec les progrès à venir des communications scientifiques, progrès alors annoncés et prédits dans le détail par l’idéométrie. En d’autres termes, on distinguera mieux l’idée précise dans son rôle de <phonème>, comprise conformément à l’usage qu’on en fera plus tard dans la recherche en général. La critique de l’impressionnisme de la pensée consistera, par définition, à préciser et à clarifier les sens précis des concepts de base au-delà de ce que les chercheurs auront fait jusqu’alors.

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 G: Prédiction À venir: progrès du savoir idéomorphique dans le développement abstrait de la structure complète À venir: rapides progrès dans le vocabulaire de l’enfant À venir: beaucoup de nouvelles séquences idéométriques avec beaucoup de nouvelles <significations>

G         L’enfant progressera également en ce qui concerne son vocabulaire qui ne fera, toute sa vie, que s’enrichir tout en se diversifiant. Tel quel, cela se transpose ainsi : les chercheurs progresseront encore longtemps et ils progresseront dans le savoir (réfléchi), surtout en découvrant de nouvelles séquences idéométriques d’idées scientifiques et philosophiques. Cette rangée dans le tableau indique également, en correspondance à l’acquisitions de nouveaux mots par l’enfant tout en conservant essentiellement la même liste de phonèmes. On découvrira sûrement un grand nombre d’autres idées scientifiques (ou philosophiques) et, surtout, de nouvelles séquences idéométriques. En effet, celles-ci se multiplieront entre autres parce que, pour une idée scientifique donnée, on trouvera souvent plusieurs autres idées plus précises ou dont les significations seront dérivées. Par exemple, le mot nébuleuse en astronomie ou bien l’expression mer lunaire. Le savoir futur n’aura que peu à voir avec les quasi-connaissances scientifiques actuelles. Nous en avons d’ailleurs déjà, ici, une illustration : la découverte de la séquence qui en prolonge une autre peut constituer une prédiction scientifique sur le long terme, une nouvelle sorte de savoir sur le futur, y compris le futur lointain.

Remarques : En ce qui touche les phonèmes, il reste la possibilité que l’enfant apprenne un jour une autre langue et donc, éventuellement, de tout nouveaux phonèmes. Par correspondance, il se peut que l’humanité découvre de toutes nouvelles idées scientifiques, mais il s’agirait alors d’ensemble d’idées qui, différemment, ne feraient que traduire les mêmes <significations> des séquences et des tableaux d’idées.

Les scientifiques du futur poursuivront leurs recherches et feront encore de grandes découvertes, mais il s’agira essentiellement d’un savoir technoscientifique, c’est-à-dire d’un savoir pratique, qui ne donnera que des indications indirectes sur les questions concernent la théorie scientifique en tant que telle. Celle-ci nécessitera l’emploi de l’idéométrie et, plus particulièrement, des séquences et des tableaux idéométriques, et visera essentiellement ce qui est vrai (et non simplement pratique), réel (et non simplement efficace), ce qui est bon (et non simplement utile), ce qui est temporel (et non simplement de la durée mesurable), ce qui relève de l’existence et de l’être (et non simplement ce qui est factuel ou donné), ce qui est essentiel (et non superficiel)… tout en échappant au fétichisme du présent et à l’impressionnisme passif.

N.B.: Le fétichisme du présent consiste  en gros à ignorer la référentialité future, et l’impressionnisme de la pensée à confondre une forte impression socio-historique de savoir avec un savoir véritable (cf. Le Dieu imparfait, 2006, chapitres 2 et 3).

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 H: Prédiction À venir: plus de rigueur idéomorphique À venir: meilleure construction de phrases par l’enfant À venir: tableaux idéométriques plus clairs et mieux structurés et <pensés>

H         Une autre prédiction concerne les progrès de l’enfant dans sa construction verbale de nouvelles phrases. Dans ce cas, les tableaux idéométriques sont concernés. Leurs constructions seront faites d’après des raisons qui nous échappent encore. Bien sûr, cela correspond à l’enfant qui a d’abord bien du mal à s’imaginer ce qui pourra être dit, affirmé, nié, etc., par lui ou par d’autres. Une partie de la nouveauté résidera dans la précision et la rigueur de la construction d’autres tableaux.

Le tableau plus haut nous en donne quelques indications. Par exemple, il nous permet d’avancer dans notre compréhension un peu comme s’il nous posait des questions tout en en fournissant des réponses, par exemple, celle-là même qui nous fait lire ce qui est ici présentement! Sans doute, la confection de nouveaux tableaux idéométriques aura encore beaucoup à nous apprendre.

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 I: Prédiction À venir: recherches idéomorphiques intensives À venir: l’enfant conscient du langage, de sa signification À venir: statut scientifique des types <morphologiques> et <sémantiques> de tableaux

I          La recherche de nouveaux tableaux et de nouveaux types de tableaux idéométriques correspondra aux réflexions sur le langage lui-même. Nous découvrirons les multiples <propos> des déités sur bien des <sujets> qui nous resteraient quasi hermétiques si nous essayions de les imaginer avec nos moyens actuels, qu’il s’agisse de formes ou de couleurs, ou bien de thèses ou de poésies, etc. Il nous reste tout à découvrir, par exemple, les <couleurs> et les <nombres> divins, et même – pourquoi pas? – les <plaisanteries> divines!

Forme invariante d’idées Enfant de 18 mois environ Humanité actuelle
 J: Prédiction À venir: concepts de potentiels réel et effectif, et d’effectivité associables à des structures complètes À venir: concepts de potentiels réel et effectif, et d’effectivité associables à des êtres humains À venir: concepts de potentiels réel et effectif, et d’effectivité associables à l’humanité globale

J          Cette prédiction concerne les modalités du possible selon leur ordre dans une séquence idéométrique. La séquence J est un <mot> qui résume à lui seul un tableau, c’est-à-dire une <phrase>. Le potentiel réel représente aussi bien celui du jeune enfant que celui de l’humanité actuelle. Il en va de même du potentiel effectif et de l’effectivité du présent. Bien sûr, les potentialités inapparentes de l’enfant nous sont assez bien connues bien qu’il y ait de ses potentialités qui nous restent ignorées à cause de l’interférence future encore imprévisible des potentialités globales de l’humain et de celles de l’enfant.

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Complément explicatif : l’anti-équivalence et la théorie des catégories d’idées

Le concept d’anti-analogie (cf. la rangée B) permet de mieux saisir les modes de représentation de l’idéométrie depuis ses premières références explicite en 1997-1998. Dans The Mind of Society (Gordon et Breach, 1998, p. 7), on définit l’anti-équivalence comme une relation d’altérité R d’après les propriétés formelles :

anti-réflexivité : pour tout A, R(A, A) est faux,

anti-symétrie : pour tout A et tout B, si R(A, B) est vrai, alors R(B, A) est faux,

anti-transitivité : pour tout A, tout B et tout C, si R(A, B) et R(B, C) sont vrais, alors R(A, C) est faux.

L’anti-transitivité, en particulier, signifie notamment que les êtres humains sont scientifiquement décrits en termes de cellules et de molécules organiques, plutôt qu’en termes d’atomes et de quarks.

L’anti-équivalence se présente comme une relation mathématique qui prend sa pleine signification en idéométrie, où elle représente l’anti-analogie, c’est-à-dire une séquence d’analogies dotée des propriétés de l’anti-équivalence, comme la séquence des structures complètes :

atome =>> cellule =>> être humain.

Dans la série d’articles faisant suite à l’« Introduction aux mathématiques idéométriques » (Revue d’idéométrie, janvier 2016), la théorie des catégories d’idées joue un rôle analogue à celui de l’anti-équivalence. L’idéométrie se présente donc jusqu’à présent comme mathématique selon deux modes distincts mais peut-être équivalents, relation d’anti-équivalence et théorie des catégories d’idées à l’image de la théorie des catégories mathématiques, pour ensuite devenir un champ de recherche distinct de celui des catégories mathématiques.

Il est cohérent de faire correspondre ce processus épistémique à celui que connaît l’enfant et son entourage lorsqu’il commence à dire ses premiers mots et à faire ses premières phrases. L’utilisation du langage lui apparaît d’abord comme une sorte nouvelle de perception (voir la rangée E bis, ci-dessous), analogue à une sorte de vision et, surtout, à une sorte d’ouïe puisque le langage est d’abord perçu comme une suite de sons. Cette analogie correspond à celle de l’anti-équivalence ou de la théorie des catégories d’idées, présentée comme relevant des mathématiques. Cela arrive-t-il presqu’aussitôt ou bien après un certain délai : l’enfant apprend par lui-même que ce n’est pas une perception ordinaire et que cela lui permet de découvrir des réalités encore tout à fait inconnues (voir la rangée E ter, ci-dessous). Par exemple, il découvrira les noms des différents objets, proches ou éloignés, qu’il a lui-même un nom (« bébé » ou mieux « William » ou « Emma » ) et un genre, « petit gars » ou « petite fille », et aussi qu’il y a près de lui des personnes et qu’elles ont également chacune un nom.

Forme invariante d’idées Enfant Humanité
E bis Informations en provenance des autres structures complètes à un niveau plus abstrait Le quasi-langage comme nouvelle sorte de perception en tant que véhicule d’informations Les quasi-mathématiques idéométriques comme nouvelle sorte de mathématique
E ter Informations en provenance des autres structures complètes à un niveau plus abstrait Découverte d’une nouvelle réalité : de l’enfant lui-même et des autres personnes Découverte des déités : l’Humanité-enfant, et les Autres

À un autre niveau, l’idéométrie n’est évidemment pas une mathématique ordinaire. Elle débouche sur le Projet Respect, donc sur la reconnaissance des Autres. Nous pouvons entrevoir l’avenir de la science comme devant passer par les recherches idéomorphiques, qui correspondent aux réflexions éventuelles de l’enfant sur le langage qu’il parle, un peu comme s’il échangeait avec d’autres personnes plus âgées que lui. Il s’agira de recherches sur les tableaux idéométriques eux-mêmes. Comment traduisent-ils les énoncés et les propositions que s’échangent les déités entre elles?

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