Compte-rendu de recherche à partir du General Evolution Research Group (GERG)

Novembre 2019

I        La mystique diffuse

 « L’œuvre est la métaphore d’un acte de communication destiné à retomber en mille éclats et à permettre ainsi d’autres expressions du même type »

Michel de Certeau (1974)

  1. La pensée référentielle

Le développement des sociétés se trouve en général basé sur les croyances diffuses de plusieurs personnes ou groupes, religieux ou non. En principe, on suppose que les chrétiens par exemple sont toujours en quête d’une meilleure saisie de ce qui est vrai. C’est un présupposé des missionnaires chrétiens contemporains. « La mission moderne n’est pas enseignement unilatéral, mais effort pour une « conversion » mutuelle, tant des chrétiens que de leurs interlocuteurs » (cf. « Missions » dans Encyclopaedia Universalis). Tout en admettant que le problème n’est pas simple, on cherche le rapport à faire avec le développement humain tel qu’il est conçu de nos jours en termes de santé, d’éducation, de revenus, etc. Quelle est la meilleure proportion de ces différentes valeurs ? On est à la recherche d’un « développement authentique ». Ce qui ressort des discours servant de références, c’est l’idée d’un sens supérieur pour l’humain, qui pour le moment demeure caché, s’il y en a un.

En philosophie comme dans la recherche en général, la communication est basée sur l’idée du vrai. C’est pourquoi plus que les faits rapportés ou l’identité des auteurs, les références et les processus de référance (au sens de l’action de se référer) représenteront les données la plus objectives de l’histoire.

Prenons l’exemple des récits bibliques. Ils ne sont pas objectifs, puisqu’ils représentent l’expression de croyants d’une confession particulière. De plus, ce n’est pas, non plus, la foi des rédacteurs qui est la donnée la plus objective, parce qu’on ne sait pas réellement qui étaient ces personnes, ni ce qui les motivait à écrire. Ce qui est là le plus objectif et le plus sûr est que ces textes ont été lus et sélectionnés, et qu’ils ont servi de références pendant des millénaires. En d’autres termes, c’est parce que la Bible était dotée d’une référentialité particulièrement importante – même si la raison nous en échappe encore – qu’elle a joué un rôle si marquant dans l’histoire. Il en découlera, en particulier, la possibilité effective de développer une certaine croyance tout à fait rationnelle aux référances ou à leur impact historique pour une religion donnée.

Les croyances religieuses les plus reconnues deviennent des phénomènes référentiels de longue durée, étudiables par la science en tant que telles.

Le christianisme ou les évangiles restent des références importantes pour l’historien ou le philosophe. Il en va de même en ce qui concerne l’islam et le Coran, le bouddhisme et  plusieurs sectes et leurs textes…

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Rappels : 1) Les déités seront comprises ici comme des entités de complexité supérieure à celle des êtres humains, des entités analogues à l’humanité globale à son plus grand développement. Leur GEA particulier en représente la conscience vive (cf. « Déités étranges et familières », 2017). Le mot déité, ou idéodéité, sera préféré à « divinité » afin d’éviter la confusion avec l’objet de croyance traditionnel qui n’a qu’un rapport indirect avec les déités ici mentionnées. Toutefois, par commodité, les mots divin(s), divine(s) seront utilisés en ce qui concerne ces déités. En ce qui concerne l’humanité, les déités représenteront les êtres supérieurs auxquelles la référentialité donne tout leur sens.

2)     Le GEA est le grand ensemble autoréférentiel, c’est-à-dire l’ensemble de toutes les références reconnues à un moment de l’histoire, en tenant compte de leur degré d’importance pour la recherche, ce qu’on doit souvent juger après coup. S’il n’est pas spécifié autrement, il représentera le GEA dominant l’histoire occidentale jusqu’à nos jours, l’histoire elle-même n’étant représentative que de la référentialité dominante ou principale.

3)     J’ai développé les thèmes de la référentialité et de l’humanité en tant que « nous » dans mon ouvrage Le Dieu imparfait. Essai de philosophie pour notre temps, Cap-Rouge (Québec), Presses Inter Universitaires, 2006 ; voir en particulier l’introduction et le premier chapitre.

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Selon Michel de Certeau, l’œuvre en quelque sorte retombe « en mille éclats » et « permet ainsi d’autres expressions du même type » (La Culture au pluriel, 1974). Transposée ici, cette réflexion débouche sur le constat explicite que l’œuvre référentielle en fait est attribuable, non seulement à celui ou ceux qui l’ont produite, mais aussi aux passeurs qui l’auront sélectionnée pour la transmission historique et, parmi eux, leurs lecteurs, leurs éditeurs ou quiconque aura joué un rôle dans leur appréciation ou leur notoriété. La génialité de l’œuvre est donc en bonne partie attribuable à ses nombreux lecteurs ou visiteurs qui auront été ensuite passeurs.

Aujourd’hui, les termes du vocabulaire religieux, tels que « Dieu », « Providence », « âme » ou « mystique » recouvrent encore une importante référentialité. Ce qui les fait exister réside dans la force référentielle, notamment la fécondité pour produire d’autres réalités référentielles, de même que leur caractère inspirant pour l’existence d’autre chose. L’œuvre devient « passante » dans l’espace et le temps.

Le « miracle grec »

L’expression de « miracle grec » est historiquement attribuée à Ernest Renan. Elle signifie en gros qu’au Ve siècle av. JC, les Grecs ont connu d’extraordinaires avancées référentielles dans pratiquement tous les domaines de base de la création humaine, aussi bien en mathématiques qu’en médecine, en historiographie qu’en astronomie, etc. Renan l’a pour sa part comparé au « miracle juif », c’est-à-dire au processus historique qui a conduit du peuple juif à Jésus (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883).

Le « miracle grec » a été considéré comme le début de la pensée scientifique et philosophique, et a été en fait surtout un événement marquant les débuts de la référentialité de la recherche dite philosophique puis scientifique.

La civilisation grecque en est une de parole et de dialogue, incluant la rhétorique et la logique. Pour qu’elle devienne effectivement possible, il aura fallu la notoriété historique du savoir qu’elle a entraîné. Ce qui était nécessaire n’était pas l’unicité absolue de sa génialité, mais le fait d’une unique transmission historique. La conscience grecque n’était pas nécessairement extraordinaire, mais elle a été sûrement passante et influente. La philosophie grecque n’est pas née surtout avec l’idée de la cité, mais avec la réalité de cette transmission qui nous la fait connaître.

Sur la même base d’analyse référentielle, il sera bien sûr encore rationnel de considérer les penseurs présocratiques comme de véritables chercheurs. Cependant, contrairement à ce qu’on prétend encore au début du XXIe siècle, ils ne sont pas les premiers chercheurs ni les premiers théologiens rationnels. Ils auront été plutôt les premiers penseurs de la référentialité scientifique ou philosophique du GEA.

L’enfant

Les tout débuts

La cérébralité du fœtus en tant que soubassement cérébral de la conscience, en particulier, deviendra un important champ d’étude. La première prise de conscience de soi de l’enfant correspond à la référentialité des premiers chercheurs ou philosophes grecs, par exemple celle de ceux qui ont précédé Platon ; ce courant référentiel inclut les référances de Platon aux philosophes qui l’ont précédé. Les débuts de la conscience du fœtus seront ainsi éclairés par le fameux miracle grec.

Enfant Humanité
Cérébralité Référentialité
« Grossesse », ou vie dans l’utérus Passé de l’humanité : Antiquité, Moyen Âge, Époque classique
Début du développement de la conscience de soi « Miracle grec »
Conscience du fœtus Science et GEA avant Galilée et Newton
« Accouchement », ou sortie de l’utérus Passage à la modernité

Tableau 1 : Correspondance analytique des développements de l’enfant et de l’humanité

L’événement extraordinaire du « miracle grec » correspond donc au début du développement de la « cérébralité » chez l’enfant, c’est-à-dire au moment auquel son système nerveux commence à lui donner des impressions conscientes et dont il se souviendra. La référentialité pour sa part représente le caractère référentiel des sources et, en particulier, de la science.

Aussi étrange que cela paraisse, le calcul idéométrique fera donc découvrir la <grossesse référentielle>, de même que l’<accouchement référentiel>. La première concerne le passé, soit l’Antiquité, le Moyen Âge et l’époque classique, le deuxième le passage à la modernité, traduisible en termes d’autonomie par rapport à la <mère porteuse>. Le <miracle grec>, où moment de la première forme de conscience de l’enfant, se sera produit à l’époque correspondant analytiquement à une phase clé du développement fœtal.

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Rappel : Un mot ou une expression placée entre chevrons, comme <souvenirs primordiaux> représente ce que signifie ce mot et cette expression dans le langage idéométrique, en quelque sorte donc, le sens que les divinités idéométriques accordent à l’idée correspondante, inscrite entre les chevrons.

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L’acquisition du langage

On pourrait soutenir que l’enfant qui acquiert le langage découvre une autre réalité plus complexe avec une liberté nouvelle dont il aime user abondamment. Poser des questions lui serait naturel et il aimerait se sentir important de pouvoir le faire.

La référentialité de l’humanité considérée globalement pourra jouer le rôle correspondant analytiquement, c’est-à-dire idéométriquement plus détaillé, à la cérébralité d’un enfant en train d’acquérir la capacité de parler.

Le rapport de l’enfant aux autres devra subir une mutation lorsqu’il commencera à s’apercevoir qu’ils sont non seulement distincts mais différents, relativement abstraits et parfois lointains. Mais ce qui lui importera d’abord, ce sont les réactions de ses proches.

   2. La pensée référentielle mystique

La mystique désignera ici les états modifiés de conscience comportant la claire impression de s’éveiller à une réalité plus haute et comme à un salut par anticipation. Une multitude d’études furent consacrées à la mystique surtout en tant que phénomène religieux. Son poids référentiel n’est donc pas marginal et il s’accroîtra peut-être encore.

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Précisions : La pensée mystique référentielle comportera deux aspects. L’un consistera à décrire de façon scientifique les manifestations de la mystique, ainsi qu’on peut le faire dans les sciences humaines, par exemple la psychologie ou les sciences des religions. L’autre consistera à la traiter comme portant elle-même sur quelque chose de mystique au sein de la science même. Elle concernera le nombre et l’importance des questions posées et non résolues, parfois sans même comporter un commencement d’explication valable. Son intérêt, sa fécondité ou son charisme propre devraient permettre de définir ses fonctions d’éclairage ou de création de textes de plusieurs sortes.

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L’influence de la pensée mystique d’après les sources de références accessibles sera qualifiable de diffuse – c’est-à-dire qualifiable selon plusieurs directions ou significations – dans l’histoire et dans le monde. Cela signifiera par exemple que nos sources du passé sont précaires et partielles, la plupart ayant été détruites lors de conflits ou de catastrophes naturelles. En outre, dans le monde actuel encore, la mystique existe sous différentes formes dont on est plus ou moins conscient.

Le rôle des lecteurs

Les grands auteurs n’auront donc pas été ceux qui ont créé quelque chose de neuf, mais ceux qui ont été retenus en premier par le courant référentiel qui nous est parvenu. Seront-ils ainsi moins visionnaires, moins géniaux qu’on ne le croyait ? Non, mais leur génialité sera aussi celle des lecteurs qui les auront reconnus, interprétés et qui auront transmis leur pensée, incluant les lecteurs qu’auront été Platon et Aristote, et une multitude d’autres lecteurs presque tous totalement inconnus. Bien sûr certains auront marqué plus que d’autres.

Par exemple, le « sentiment océanique » évoqué par Romain Rolland aura été partagé par un grand nombre de ses lecteurs. Plusieurs autres phénomènes référentiels seront apparus lors d’explorations scientifiques, par exemple la « planète bleue » ou le « fond diffus cosmologique ».

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Précisions : À la tentative freudienne d’expliquer la religion comme une illusion, Romain Rolland opposa une « sensation de l’éternel », et surtout un « sentiment océanique », d’abord issu de la tradition indienne. Parmi les plus populaires, l’un des meilleurs lecteurs des textes sur la mystique interprète ainsi le sentiment océanique :

« Au-dessous du monde des perceptions sensorielles et de l’activité mentale, il y a l’immensité de l’être. Il y a une vaste étendue, une vaste immobilité, et une petite activité frémissante à la surface, qui n’est pas séparée, tout comme les vagues ne sont pas séparées de l’océan. »

— Eckhart Tolle, Le Pouvoir du moment présent, Ariane, 2000

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Le charisme

La pensée référentielle consiste donc à unifier les types d’utilisations des références tout en les évaluant sur le plan de la vérité, de l’esthétique, de l’utilité ou du charisme, le charisme référentiel étant en gros, d’abord, ce qui fait la valeur et l’intérêt intrinsèque et indéfinissable d’un texte.

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Précisions : Le texte peut être mathématique, par exemple un énoncé d’axiomes intéressants et, par définition, indémontrables.

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Toutes les « grandes religions » ont leur version du charisme référentiel, le brahmanisme depuis l’Inde ancienne, la kabbale dans le judaïsme, le soufisme en islam, le taoïsme en Chine… Certains athées en font même l’expérience (par exemple, le poète et journaliste Jean-Claude Bologne), ce qui devient indéniable dès qu’il existe des références suffisamment informées. Les expériences mystiques ne sont pas nécessairement religieuses, mais comportent une impression d’éveil à une réalité différente et des plus hautes.

Les déités

Les déités, ou idéodéités, reconnues auront un caractère référentiel. Divinités, saints, héros et super-héros, anges ou démons… jusqu’à l’humanité globale, elles pourront être vues comme des constructions dotées généralement d’un important charisme.

Dans tous les lieux de recherche, partout dans le monde, on trouvera crédible l’existence du Dieu chrétien en tant que référentielle. On croira généralement que la référentialité de Jésus est réelle et qu’elle a produit des effets réels référentiellement remarquables, et qu’elle le fera sans doute encore. Or il en ira de même pour le Dieu ou les dieux de plusieurs autres religions.

La mystique du simple fait de la parole

Chaque fois qu’on dit quelque chose, un « je » constitue une représentation langagière de soi en tant que parlant. Par exemple, « il est beau » équivaut dans un contexte approprié à « je vois qu’il est beau » ou « je constate qu’il est beau », ce qui constitue un acte explicitement déclaratif. Grâce au langage, l’enfant commencera à se penser lui-même comme « je » distinct d’autres « je ». Actuellement, le corrélat de l’humanité est encore confondu avec celui de la déité-mère, comme chez l’enfant qui n’a pas encore acquis le langage.

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Précisions : Les actes de langage déclaratifs font plus que décrire une situation, ils facilitent l’action par la reconnaissance mutuelle.

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L’acte créateur de l’enfant

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Un lien est à faire ici avec le projet Respect, car parler avec les autres suppose une éthique du respect des autres personnes concrètes.

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Une idéocorrespondance sera établie ainsi :

Le « je » de l’enfant =>> Le « Modèle idéométrique de l’enfant » de l’Humanité

Cette correspondance analytique porte, d’une part, sur les actes déclaratifs de l’enfant chaque fois qu’il dit quelque chose en un ou plusieurs mots et, d’autre part, les <propos> de l’Humanité actuelle lorsqu’elle énoncera des <phrases>, c’est-à-dire chaque fois qu’elle publiera des tableaux idéométriques dont l’une des colonnes décrit l’enfant qui acquiert ainsi le langage. Ainsi c’est à la fois, littéralement, l’enfant qui dit « je » pour la première fois et l’Humanité qui <dit> <je> à son propre niveau. C’est donc en lien direct avec la correspondance analytique :

Début de la pratique du langage par l’enfant

=>>

Début historique de la pratique de l’idéométrie dans la recherche

À part la référentialité qui aura constitué la science et la philosophie moderne, il n’y aura pas eu seulement l’infraréférentiel ordinaire, mais aussi plusieurs référentialités ignorées par l’histoire, qu’on ne peut que conjecturer. On peut penser à toutes les écoles de pensée, en Grèce ou ailleurs, dont les textes se sont perdus ou ont été détruits en tout ou partie, mais on pensera surtout aux autres référentialités, ou altéro-référentialités, différentes de l’humanité terrestre qui est la nôtre.

N.B. : Cette humanité dite ici terrestre n’est pas définie biologiquement – c’est-à-dire comme étant l’espèce Homo sapiens – mais référentiellement, comme s’identifiant d’abord au GEA.

Enfant de 18 mois env. Humanité actuelle
Le « je » de l’enfant Le Modèle idéométrique de l’enfant
Pratique du langage par l’enfant Applications de l’idéométrie à la recherche
Actes déclaratoires de l’enfant en tant qu’interlocuteur valable Publications remarquables d’idéotableaux ayant un sens éthique
Conscience, de la part de l’enfant muni du langage, de sa réalité et de la réalité des autres Notre référentialité portant sur elle-même et sur les référentialités distinctes, ou altéro-référentialités

Tableau 2 : Tableau déclaratif de l’humanité qui se constitue en <sujet> par la reconnaissance mutuelle avec les autres déités

On passe donc ici de la mystique diffuse à la mystique précise et assumée comme <acte de langage>. On comprend mieux le sens de l’idéométrie avec le sens de l’histoire ou le sens de l’évolution, mais sans être en mesure d’avoir la capacité effective de comprendre tout l’essentiel. La pensée scientifique effective prend alors (con)science d’elle-même et de ses propres limites.

Le problème de l’intelligence artificielle dominatrice

L’IA dominatrice peut entre autres être décrite comme la forme sans le fond de la reconnaissance éthique, celle-ci nécessitant la communication entre les humains pour être authentique.

Ce que « dit » un message électronique ne comporte pas intrinsèquement de je sous-entendu. Le problème d’une intelligence artificielle « IA » dominatrice, ou plus généralement nuisible, dépendra de la capacité des humains à se reconnaître entre eux conformément au principe du respect, ce qui signifie qu’un ou plusieurs humains pourront toujours se trouver responsables de ce que feront d’éventuelles machines intelligentes qu’ils auront conçues, fabriquées ou assumées d’une façon ou d’une autre.

Ainsi l’IA ne pourra devenir dominatrice ou nuisible à l’humanité qu’en cas de dysfonctionnement pathologique et cela ne pourra être qu’involontaire, en idéocorrespondance avec l’enfant qui présenterait des troubles du comportement.

   3.   La pensée mystique scientifique

Le potentiel réel

Le potentiel réel en tant que présupposé nécessaire de la science :

Neurone Enfant Humanité
Le potentiel réel du neurone à ses débuts :

Cellule apte à constituer une unité vivante de constituants physicochimiques

Le potentiel réel et humain de l’enfant intra-utérin :

Organisme développant une conscience qui, avec l’utérus, forme un tout organique, et deviendra plus tard humain

Le potentiel réel et mystique de l’humanité à ses débuts :

Sentiment d’être en union directe avec la divinité tout en constituant une forme supérieure de connaissance et d’existence

Tableau 3 : La mystique scientifique de l’humanité

Le potentiel réel peut être interprété comme génétique, organique ou plus généralement organisationnel. À la base, tout se réduit en principe aux potentialités mathématiques des éléments physiques de la base matérielle.

L’effectivité

Pour l’enfant, un meuble est déplacé et c’est son univers qui se transforme. Cela correspond analytiquement à la découverte d’une nouvelle théorie mathématique dans les fondements effectifs et non seulement potentiels de la physique. Ce qui nous apparaît aujourd’hui comme absolu ou transcendant sera pensé comme l’aspect normal des choses pour l’humanité globale. Ce qui nous apparaît aujourd’hui comme une toute-puissance de changer effectivement le fondement de tout, nous apparaîtra plutôt comme potentialité référentielle se développant de façon effective mais quasi banale sur le long terme.

Par définition, l’effectivité constitue le corrélat modal nécessaire de ce qui n’est d’abord que potentiel. Il sera utile et cohérent de penser les objets mathématiques, tels les nombres, le point et les courbes, les structures…, comme ayant été établies par les idéodéités, en correspondance analytique avec la façon dont certaines parties de l’environnement normal d’un enfant ont été prévues et voulues par ses parents eux-mêmes guidés par certains chercheurs. Par exemple, les fenêtres de la maison parentale ont été d’abord dessinées par un architecte ; on pourrait les relier à ce qui rend visibles les objets entourant l’enfant. On pourra un jour établir en mathématique que les découvertes des structures algébriques telles que les groupes, les anneaux ou les corps auront été rendues effectivement possibles d’une façon ou d’une autre par certaines idéodéités. Même le potentiel réel est factuel lorsqu’il devient un potentiel effectif. Il y a donc le potentiel réel qui demeure potentiel non effectif et le potentiel réel qui devient potentiel effectif.

L’enfant ne pourra effectivement être en mesure de découvrir que plus tard (à court terme, dans la temporalité ordinaire du développement de l’enfant) de nouvelles façons, de nouveaux chemins, pour atteindre alors effectivement et plus facilement les objets qu’il désire.

=>>

On ne sera effectivement en mesure que plus tard (à long terme, sur des générations) d’évaluer et publier effectivement de nouvelles démonstrations qui seront alors intéressantes en science incluant les idéomathématiques.

Les idéomathématiques

Par commodité, on emploiera l’expression d’« idéomathématiques » pour désigner les mathématiques incluant l’idéométrie.

Il est probable que remonte à Pythagore lui-même l’affirmation rapportée par Aristote selon laquelle toutes choses sont des nombres. Partant peut-être de considérations sur l’accord musical qui se laisse ramener à une proportion mathématique, il serait arrivé à l’idée que « les nombres sont pour ainsi dire le principe, la source et la racine de toutes choses » (d’après le platonicien Théon de Smyrne). C’est alors référentiellement une nouvelle façon de penser la mystique.

On retournera en quelque sorte à Pythagore. La « science » aura repris le nom de « philosophie », accueillant en elle aussi bien les mathématiques que les lois de la cité, qui seront devenues alors des objets de recherches idéomathématiques. Son originalité aura été aussi d’envisager le nombre dans une perspective religieuse, c’est-à-dire de foi en un sens caché, une mystique, et la recherche désintéressée.

Les « nombres divins »

L’idéométrie permettra de comprendre le monde à partir des idéomathématiques. Ainsi les nombres divins seront définis comme étant les idées scientifiques en général. Comme chez les pythagoriciens, l’univers apparaîtra régi par la proportion et l’harmonie, ce qui décrit à merveille l’agencement bien ordonné des idéotableaux, dont les cases se rempliront par des idéocalculs, ou calculs d’idées.

Après les nombres irrationnels, négatifs, imaginaires, transfinis, …, les nombres divins débouchent sur les exo-mathématiques (reliées à des altéro-référentialités) rendues accessibles par l’idéométrie.

Les idéodéités sont les équivalents de nombres idéomathématiques, mais éventuellement perçus comme des <mathématiques> différentes. Par correspondance analytique, on trouve des personnes étrangères dont les modes de perceptions peuvent en principe différer de ceux qui nous sont actuellement connus.

Deux développements distincts

Enfant (de 18 mois environ) Humanité actuelle
Sensations diverses Avoir des aperçus de courbes, plans, mesures…
Perception et langage Élaborations de théories ou structures idéomathématiques
Fenêtre (pour éclairer l’intérieur ou pour voir à l’extérieur…) Algèbres spécialisées qui mathématisent la réalité physique connue ou encore à découvrir (ex. : espaces de Hilbert)
Espace environnant Super-espace proche, occupé par les idéomathématiques connues
Rôle des parents Rôle des déités parentales

Tableau 4 : Contextes idéocorrespondants de deux développements correspondants

Si l’enfant articule de nouveaux sons appropriés (sortie), il suscitera des réactions encourageantes de la part de son entourage, qui sera alors motivé pour lui en faire apprendre d’autres (entrée). Or l’humanité est en correspondance détaillée avec cet enfant.

Rappelons ici un passage de l’article « Quel effet cela fait-il d’être idéomètre? »

On peut en avoir une idée au moyen de l’idéoséquence des <qualia> :

Influx électriques entre cellules =>> Qualia perceptuels =>> Objets mathématiques

où les objets mathématiques concernent les théories physico-mathématiques décrivant les perceptions concernées, soit lumière, son, contact matériel etc.

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Précisions : Ainsi l’expression « <qualia> » représente des sensations à différents niveaux ontologiques, par exemple, le « Bleu ». Dans ce cas, les objets de couleur bleue ont pour qualia communs d’être ressentis bleus, les qualia étant en général ce que l’on ressent lorsqu’on perçoit ou ressent quelque chose.

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Il faudra comprendre les objets idéomathématiques comme des points de références d’une double façon. On s’y réfère de façon essentielle en science, et eux-mêmes réfèrent généralement de façon implicite à d’autres objets idéomathématiques. L’humain aura en quelque sorte « perçu » les objets idéomathématiques en les découvrant de façon marquante, comme l’auront fait les Thalès, Platon, Archimède, ou les al-Khuwārizm, Euler, Cantor… puis en les redécouvrant comme chacun peut ou pourra le faire. Ainsi faut-il voir les idéomathématiques que l’on découvre comme définissant une « entrée ». Et, de façon cohérente, les idéomathématiques qu’on applique à d’autres idéomathématiques ou en physique, ou dans une autre science, comme définissant une « sortie ».

Les idéocorrespondances: perceptions =>> mathématiques

La séquence des <qualia> est ci-dessous reproduite et développée en tableau idéométrique formé d’une séquence d’idées scientifiques sur ce que sont les qualia en eux-mêmes et d’une séquence de descriptions correspondantes :

Cellule neuronale Enfant Humanité
Influx nerveux reçu ou émis par une cellule neuronale présentant une modulation particulière Qualia perceptuels, soit des sons, couleurs, formes, etc. perçus par l’enfant Objets mathématiques, soit nombres, formes géométriques, formules, etc. lus ou découverts par des chercheurs
Le neurone modifiant plus ou moins l’influx nerveux L’enfant réagissant par le même organe (peau) ou non (voix ou action) Les mêmes ou d’autres chercheurs en élaborant des applications

Tableau 5 : Entrées et sorties, recherches et découvertes

Le cerveau humain et ses éléments les <perçoivent> aux trois niveaux, quoique, au troisième (objets mathématiques), il peut lui falloir un entraînement suffisant.

L’humanité se développera en faisant des recherches au moyen des idéomathématiques y compris, de plus en plus, en particulier l’idéométrie. Elle se vouera à des projets à long terme dont le sens ne sera compréhensible que par l’idéométrie, comme l’enfant peut se projeter dans l’avenir grâce au langage à partir du micromonde limités à ses qualia. C’est ce que le tableau suivant permet de voir avec plus de détails.

Enfant Humanité
Qualia perceptuels Schémas et tracés mathématiques
Ce qu’il voit : formes, couleurs, mouvements… Algèbre : théorie des ensembles, structures algébriques, analyse…
Ce qu’il entend : sons, timbres, bruits… Arithmétique : nombres, calculs, dénombrements…
Ce qu’il touche : doux, lisse, rugueux, chaud, froid… Géométrie : ligne droite, sphère, polyèdres, contraction, expansion…
Ce qu’il sent ou goûte : salé, sucré, amer, … Probabilités ou statistiques : données sur les biens de consommation, sur les taux de criminalité…
Permettre à l’enfant d’en apprendre beaucoup plus sur ce qu’il y a autour de lui en utilisant le langage Explorer le super-espace devenu accessible par l’idéométrie et en apprendre ainsi sur les autres entités réelles environnantes

Tableau 6 : Tableau binaire des idéocorrespondances entre les perceptions de l’enfant et les découvertes idéomathématiques de l’humanité dans son histoire

Les correspondances entre les perceptions et les mathématiques y sont éclairantes à bien des égards. On pourra s’en servir pour aider la recherche future. Considérons en effet la correspondance suivante :

Capacité de prévoir de l’enfant à partir de ce qu’il voit autour de lui, notamment quelque chose à toucher

=>>

Capacité scientifique de prédire à partir d’effets gravitationnels définis algébriquement, notamment dans le système solaire

Un exemple célèbre de prédiction est celle de la découverte de la planète Neptune, en 1843.

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Précisions : Le Britannique John Couch Adams, en 1843, et le Français Urbain Le Verrier, en 1846, calculèrent au moyen de méthodes différentes la position prévisible de cette planète, qui fut découverte en 1846 par l’Allemand Johann Gottfried Galle. Le Verrier proposa le nom de Neptune.

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Dans cet exemple, l’enfant n’a pas besoin du langage pour arriver à sa prédiction. Or l’humanité a connu jusqu’à présent une situation similaire. Elle passera bientôt au « stade du langage ».

Les faits référentiels

L’enfant apprend notamment à imaginer le point de vue d’autres personnes. Ainsi il découvre ce qui est commun à tous, c’est-à-dire ce qui est objectif, et ce qui est propre à chaque personne, c’est-à-dire ce qui est subjectif. Par exemple, il comprendra assez vite que les autres enfants le voient lui-même comme un autre avec un autre point de vue que le leur. Par correspondance analytique, on distinguera les idéomathématiques <objectives> (essentiellement l’idéométrie) en tant que <langage> et les mathématiques <subjectives>, qui incluent toutes les mathématiques non idéométriques connues actuellement. La reconnaissance des faits référentiels, qui sont objectifs par définition, passera donc par l’emploi de l’idéométrie.

La mystique scientifique

L’enfant s’imagine qu’il saura tout l’essentiel de ce qu’il y a à savoir lorsqu’il aura vu, touché et goûté (!) à tout. Par correspondance analytique, l’humanité aura tendu à vouloir tout expliquer à partir des quatre interactions physiques de base : la gravité, l’électromagnétisme et les interactions nucléaires forte et faible. Précisément, un problème que s’acharne à résoudre la science contemporaine est celui de l’unification de la gravité avec les trois autres interactions qui fournirait une ‘’théorie du tout’’ (en anglais, TOE pour theory of everything) à la fois algébrique, géométrique et probabiliste. Pour l’enfant, il s’agit donc de pouvoir tout expliquer au moyen d’une forme générale de perceptions sensorielles, surtout la vision, par laquelle il tend à tout s’expliquer.

Par idéocorrespondance, il y a des difficultés pour l’enfant à tout expliquer par ce qu’il peut voir. Beaucoup de choses sont visibles qu’il ne peut ni entendre, ni toucher et encore moins goûter. En revanche, il pourra toujours essayer de décrire en mots ce qu’il perçoit plus ou moins bien.

Illustration de la méthode analytique dans la recherche

Transposons donc l’état actuel de compréhension scientifique avec celui que conférera l’idéométrie. Par exemple, l’humanité actuelle est encore très loin de bien comprendre ce que sa science actuelle appelle « Univers ». En particulier, les distances réelles des objets les plus lointains font l’objet de spéculations encore très risquées.

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Précisions : Les distances des objets les plus lointains sont évaluées d’après la très simple loi de Hubble : H x D, où v et D sont respectivement la vitesse d’éloignement et la distance de la galaxie. Le paramètre de Hubble H mesure le taux d’expansion de l’Univers. La détermination de H est difficile et controversée parmi les astronomes. Ils en sont conscients et s’accordent à placer sa valeur entre deux limites : 50 et 100 kilomètres par seconde et par mégaparsec (mégaparsec : unité de longueur valant environ 3,26 millions d’années-lumière). Cette incertitude affecte la cosmologie actuelle. Établir une distance en cosmologie implique le choix d’une valeur plutôt arbitraire de H.

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Dans le cas de l’enfant, les distances intuitives sont celles qui ont naturellement le statut le plus réel. Par correspondance analytique, le sens mathématique tient lieu d’intuition pour l’humanité puisque les principaux modes de perceptions sont tous en correspondance avec les différents champs de recherches mathématiques. Or comme pour l’enfant ces distances intuitives ne sont que grossièrement approximatives, les distances tirées de modèles mathématiques sont également des plus approximatives. Cela pourra toutefois, dans les deux cas, ne plus faire de problème plus tard, selon le court terme pour l’enfant (quelques mois ou quelques années), selon le long terme pour l’humanité (plusieurs générations ou plusieurs siècles).

En attendant, une conséquence de ce flou est que le seul moyen direct d’estimer la distance d’une galaxie, ou de tout autre objet très éloigné, consiste à comparer son éclat ou ses dimensions à des objets de référence similaires, plus proches (d’après les données de mesures), de distances connues, qu’on appelle pour cette raison étalons standards. Or le très jeune enfant (vers l’âge de deux ans) se trouve dans une situation idéométriquement similaire. Pour estimer la distance intuitive des objets et le temps qu’il mettrait à y parvenir en marchant, il doit se baser sur la comparaison visuelle ou sonore avec des objets similaires plus proches. S’il s’agit d’objets qu’il voit dehors par une fenêtre de la maison, il se trouve dans une situation qualitativement similaire à celle de l’astronome puisqu’il n’entend pas bien ce qu’il voit et qu’il s’agit surtout d’objets dont il ne voit pas d’équivalents près de lui.

Illustration de la méthode idéométrique dans la recherche

Enfant de deux ans env. Humanité actuelle
Qu’en est-il chez l’enfant? Loi de Hubble évaluant les distances des galaxies par l’algèbre et le calcul, et la comparaison des éclats mesurés d’objets plus ou moins éloignés

Tableau 7.1 : L’<estimation de la distance des objets éloignés> en astronomie et cosmologie

 

Enfant de deux ans env. Humanité actuelle
Estimation intuitive visuelle et sonore des distances, et comparaison visuelle et sonore d’objets proches ou éloignés Loi de Hubble évaluant les distances des galaxies par l’algèbre et le calcul, et la comparaison des données d’éclats mesurés d’objets plus ou moins éloignés
L’acquisition du langage changera-t-elle quelque chose?

Tableau 7.2 : L’<estimation de la distance des objets éloignés> en psychologie de l’enfant

 

Enfant de deux ans env. Humanité actuelle
 Estimation intuitive visuelle et sonore des distances, et comparaison visuelle et sonore d’objets proches ou éloignés  Loi de Hubble évaluant les distances des galaxies par l’algèbre et le calcul, et la comparaison des données d’éclats mesurés d’objets plus ou moins éloignés
 Utilisation du langage de façon à échapper au flou des impressions sensorielles  À quoi nous attendre?

Tableau 7.3 : Connaissance de la <distance des objets éloignés> chez l’enfant

Enfant de deux ans env.  Humanité actuelle 
Estimation intuitive visuelle et sonore des distances, et comparaison visuelle et sonore d’objets proches ou éloignés Loi de Hubble évaluant les distances des galaxies par l’algèbre et le calcul, et la comparaison des données d’éclats mesurés d’objets plus ou moins éloignés
Utilisation du langage de façon à échapper au flou des premières impressions sensorielles Utilisation de la méthode idéométrique de façon à échapper au flou des mesures effectuées qui auront résulté d’une théorisation encore très immature

Tableau 7.4 : La connaissance de la <distance des objets éloignés> dans la recherche à venir

Le Tableau 7.4 nous donne une mesure de notre ignorance et nous ouvre un immense champ de potentialités réelles.

L’espace idéomathématique (ou super-espace) correspondra en idéométrie à l’espace environnant l’enfant. Il sera descriptible par l’ensemble des mathématiques connues, tout comme l’espace environnant l’enfant peut être embrassé complètement de son regard, en plus d’être capté par les sens et les odeurs. L’enfant ne sait encore presque rien de ce que cet espace recèle encore pour lui de découvertes et d’accomplissements. Illustrons cette situation par un exemple.

La <boîte noire>

Le problème de la masse et de l’énergie obscures ou manquantes en physique cosmologique : on ne sait encore rien ou presque rien sur 95% de l’Univers, ce qui correspond à l’ignorance quasi-totale encore de l’enfant sur les autres personnes et sur les milieux sociaux, sur la société elle-même, etc. Il peut toutefois sentir leur influence sur sa famille, lorsqu’il voit par exemple s’absenter un ou une proche.

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Précisions : La masse manquante est de l’ordre de 27% et la densité de l’énergie de l’Univers, l’énergie manquante de l’ordre de 68%. L’énergie manquante correspond analytiquement à une présence diffuse, une sorte de bruit ou de rumeur sourde de la société.

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L’expression de masse obscure ou manquante ne désigne sans doute qu’un aspect du problème de fond, qui est l’immaturité encore profonde et le caractère très partiel de la science actuelle. La masse manquante serait analytiquement une sorte de mur d’enceinte empêchant l’<enfant> de <voir plus loin que « chez soi »>.

Idéomorphie Cellule Enfant (18 mois environ) Humanité actuelle
Problèmes liés à l’altérité de la <boîte noire> Problème des bases physico-biologiques de la conscience Énigme des autres pour le bébé Énigme de la masse cachée
Accessibilité difficile Séparation inter-synaptique Inaccessibilité à la conscience des autres Inaccessibilité à l’extra-intelligence
Unité organisationnelle Unité génétique et organique des neurones Solution par le langage Solution par l’idéométrie

Tableau 8 :  Les idéoséquences de la <boîte noire>

En ce qui concerne le problème de la masse manquante, plutôt que de tenter d’identifier ce qu’elle est d’après la science actuelle, on cherchera des solutions plus profondes telles que la récente théorie MOND (Modified Newtonian dynamics, 1983), qui propose une modification mathématique des lois de Newton, ou même d’autres solutions plus complexes basées sur les recherches de mathématiques plus riches que celles qui sont actuellement connues. Cette situation correspond à celle de l’enfant qui tente de comprendre les « autres » en les ramenant à ce qu’il sait effectivement dans l’immédiat, soit se les représenter par exemple comme des espèces d’objets ou comme certaines personnes connues, sortes de frères ou de sœurs éloignés, ou peut-être encore des animaux familiers.

De façon correspondante, il faudra voir la masse manquante surtout comme une « théorie » manquante, une théorie à la fois mathématique (notamment algébrique) mais surtout idéométrique, ce qui correspond chez l’enfant à les comprendre par ce qu’il peut en voir, mais surtout par ce qu’il peut nommer et décrire en mots. Les autres encore soustraits à son regard seront en quelque sorte conformes à l’idéomorphie de la boîte noire, c’est-à-dire d’un contenant opaque et dont on ne peut étudier que les interactions avec l’environnement. En psychologie, l’enfant sera confronté à son incapacité de voir ce qu’il y a derrière ou à l’intérieur du volume des objets et, s’il en aperçoit, des corps environnants plus ou moins éloignés, en plus du sien. L’idéomorphie de la <boîte noire> ou du <contenu inaccessible d’un contenant observable> comportera physiologiquement le cerveau et psychologiquement la conscience des autres et, au niveau suivant, celui des cosmologues, la « masse cachée » décelable par des calculs, ce qui impliquera par exemple :

Conscience des autres personnes

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GEA étrangers (ou « autres humanités » ou « exo-humanités » pensantes)

Il est entendu ici que, de même que les personnes ne se définissent pas à partir de leurs atomes, l’humanité ne se définira pas en tant qu’espèce biologique, mais bien en termes de référentialités incluant celles de la cosmologie. L’énigme scientifique de la masse cachée passera ainsi de l’état de problème encombrant pour la science à celui d’important enseignement sur le respect des autres.

Enfant de 18 mois env. Humanité actuelle
L’enfant peut voir et entendre surtout les personnes et le petit monde autour de lui. Des structures mathématiques et des calculs permettent d’étudier les objets observables du ciel.
Il comprend qu’elles décident en grande partie ce qui est et tout ce qui se passe dans ses alentours. Ces structures et ces calculs permettent d’expliquer et de prédire ce qui se passe dans l’univers observable.
L’enfant est intrigué par l’extérieur et le lointain, c’est-à-dire les bruits sourds qui lui parviennent et les quelques étrangers aperçus. On tente en vain de percer à jour l’énigme scientifique de la masse et de l’énergie obscures.
Ce n’est qu’avec le langage que l’enfant pourra commencer à y voir plus clair et à reconnaître les personnes autour de lui. Ce n’est qu’avec l’idéométrie que l’on commencera à y voir plus clair et à reconnaître les <personnes>, ou déités, dans le proche super-espace.

Tableau 9 : Le petit monde de l’enfant, et la masse et l’énergie obscures

N.B. : La compréhension du Tableau 9 (comme celle des Tableaux 4, 5 et 7) est basée sur les correspondances détaillées du Tableau 6 concernant les modes de perception de l’enfant et les champs de recherche mathématique de l’humanité.

La prière des idées

L’enfant croit spontanément en une sorte de magie, un pouvoir souverain des mots sur les actions des parents. Les appels de l’enfant sont magiques et sont peut-être à l’origine de la puissance du nom et de la parole tels qu’on les comprend dans les incantations magiques ou dans la prière.

La prière de gratitude, par exemple lors d’une action de grâce instituée pour durer dans la longue temporalité, démontre du respect pour une déité. Elle se fait souvent recherche d’un sentiment d’unité avec elle. En particulier, elle se fait oraison silencieuse, notamment dans les ordres monastiques du passé et chez nos contemporains pour invoquer la longévité de la religion, et elle est censée accueillir la présence de Dieu dans les cœurs. Elle semble être à l’origine de tout ce qui aura été fait au motif religieux dans l’histoire, en particulier de l’histoire de l’architecture religieuse, des pyramides, mausolées du néolithique jusqu’aux temples et églises de toutes sortes antiques, classiques et modernes.

Ceux qui prient sincèrement sur un sujet tout en improvisant leurs mots peuvent trouver ainsi des questions et des réponses qu’on serait tenté d’attribuer au hasard plutôt qu’à leurs prières.

La rationalité de la prière

Les arguments pour démontrer le caractère irrationnel de la prière auront porté surtout sur les prières de requêtes, lesquelles peuvent inciter la personne à se contenter de prier plutôt que de chercher des mesures actives visant à solutionner un problème. Ainsi certains croyants vont aller jusqu’à refuser des traitements médicaux. Cet inconvénient des prières prend une forme extrême lorsque le sujet va jusqu’à refuser des traitements efficaces qui ont fait leur preuve.

Cette critique vaut surtout pour le court terme, lorsque celui qui prie s’attend à être exaucé tout de suite ou dans les jours qui suivent. Elle est toutefois peu pertinente chez celui ou celle qui consacre sa vie aux recherches ou aux questionnements. La pratique idéométrique est susceptible de renouveler le sens de cette critique. Voyons comment en posant d’abord l’idéotableau suivant et comment il en ressort une nouvelle compréhension de la prière.

Une nouvelle sorte de prière émergera, une prière des idées articulées dite dans un langage spécialement adapté au développement de la science et des technologies, et qui sera utilisée pour établir l’échange référentiel avec d’autres déités plus ou moins reconnues.

Enfant de plus de 18 mois env. Humanité à venir
Temporalité ordinaire ou du court terme Temporalité historique ou du long terme
Demandes ou questions de l’enfant Publications d’idéotableaux de <demandes> ou de <questions>
Obtentions de réponses stimulante Découvertes ou inspirations d’idées nouvelles

Tableau 10 : Idéotableau sur la rationalité de la <prière>

Ce qui est appelé ici la prière des idées consistera à faire des recherches à long terme en vue de la solution possible d’un problème. Dans ce type de prière, chaque <phonème> (ou idée scientifique) et chaque <mot> (ou idéoséquence) importe pour en constituer le sens et l’effet. Le tableau demande d’abord à être contemplé et à être compris. Les personnes qui choisissent et transmettent les tableaux dans la durée joueront ainsi un rôle clé dans la recherche.

Enfant Humanité
Langage Idéométrie
   Mots    Idéoséquences
   Phrases    Idéotableaux
Sensation perceptuelle (ex. captation de lumière, sensation tactile) Inspiration mathématique (ex. trouver une idée concernant l’algèbre, la géométrie)
Écoute de mots, de phrases Inspiration d’idéoséquences, d’idéotableaux
Mots, paroles et questions émis par l’enfant Publications d’idéoséquences, d’idéotableaux, certains présentant une ou plusieurs cases vides

Tableau 11 : <Écoute et questions de l’enfant>

La prière des idées est l’idéotableau qui exprime une <question> ou une <demande> au moyen de certaines de leurs cases encore vides. Elle se développe avec les tableaux envoyés référentiellement aux idéodéités dans leur langage et leur mode de communication (inspiration-publication). Elle est comprise comme se constituant dans le long terme historique. Chaque découverte en science, chaque texte marquant de la philosophie peuvent être des exemples de <réponses> sur le long terme à de telles prières.

La prière des idées est susceptible, à long terme, de modifier le tissu même de la réalité et, au besoin, susceptible de transformer l’univers scientifiquement connu parce que toutes les idées scientifiques y sont concernées, mais surtout parce que les déités ont sur le long terme le potentiel réel de renouveler les mathématiques.

Inspiration et publication

L’inspiration, depuis longtemps, a été conçue comme un don des dieux. Dans la poétique hébraïque, l’inspiration est également une matière divine. Dans le livre d’Amos (Bible hébraïque), le prophète se dit submergé par la voix de Dieu et obligé de parler. L’inspiration est involontaire et par nature incomplète, mais elle conduit à une révélation.

La pensée référentielle combinée à l’idéométrie constituera une nouvelle et puissante source d’inspiration. Comme dans le cas d’un enfant qui découvre toutes sortes d’idées nouvelles chaque fois qu’il trouve de nouveaux mots et les utilise de façon appropriée dans de nouveaux contextes.

Plus l’enfant grandira, plus il devra être autonome; le langage lui  servira à obtenir des réponses à ses questions.

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La prière des idées inspirera des solutions, qui seront à la fois découvertes et créées, et ira de pair avec toute recherche scientifique.

L’inspiration est au GEA ce que les organes de perception de l’enfant sont au contenu organisé de son cerveau dans son mode conscient. Se demander d’où l’inspiration tire ses idées correspond à se demander comment ses neurones tire les informations qui lui parviennent du monde extérieur. Il n’y a pas de contact direct. Les idées que l’humanité trouve lui parviennent à partir de qui est appelé ici le super-espace. Ainsi un objet mathématique existe en soi dans le super-espace extérieur ; il est trouvé là par la personne dite « inspirée ».

De même, une publication scientifique équivaut à une sortie. Celui qui publie un article scientifique dans le GEA joue le rôle de transmetteur d’idées dans le super-espace, même si – à l’intérieur de l’espace environnant –, il semble n’y avoir aucun moyen de le faire.

Le rôle du hasard

Les chercheurs, par définition, cherchent constamment de nouvelles idées. Ils se trouvent, pensent-ils souvent, à invoquer le hasard tout en espérant, à partir de leurs propres connaissances, y découvrir l’idée géniale. Est-ce plus rationnel que de croire en l’efficacité de la prière traditionnelle? Oui, s’ils pensent que ce type de hasard va de pair avec des mathématiques sous-jacentes inconnues ou peu connues. Par exemple, dans l’expérience de l’aiguille de Buffon, le hasard joue un rôle, mais combiné avec le déterminisme probabiliste sous-jacent, il permet de trouver la valeur du nombre π avec autant de précision qu’on veut puisqu’elle augmente suffisamment vite avec le nombre d’aiguilles.

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Précisions : Cette expérience de probabilité a été proposée en 1733 par Georges-Louis Leclerc de Buffon. Elle fournit une approximation de la valeur du nombre π.

L’expérience de l’aiguille de Buffon (1733)

La valeur du nombre est prédictible avec précision à partir du nombre total d’aiguilles jetées au hasard (qui devrait être beaucoup plus grand que sur cette figure) et en se basant sur le nombre de celles  qui coupent une rainure du parquet.

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