Compte-rendu de recherche à partir du General Evolution Research Group (GERG)
Octobre 2020
Le Modèle de l’enfant servira de base à une « providence » généralement ignorée en tant que telle. Il s’agit de ce qui pourra être nommé les attentes normales de la créativité des chercheurs. Leurs inspirations prennent sur le long terme un aspect favorable au développement humain. Ce sont d’ailleurs elles qui, d’après le Modèle de l’enfant, auraient rendu possibles, par exemple, les avancées scientifiques et technologiques, mais aussi la modernisation des communications et, en particulier, de la démocratie.
Remarque : 1) Il faudra préciser le sens que peut avoir l’inspiration dans la recherche. Pour Platon (Phèdre), elle est une sorte de folie d’origine divine. Il s’agit ici d’en renouveler le sens en tant que tirant son origine de la globalité du <milieu> de la recherche, lequel se comprend comme un <espace préadapté> d’ordre idéomathématique. 2) Le monde préadapté de la recherche inclut le champ des découvertes mathématiques réellement possibles au cours des siècles.
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D’où provient donc l’inspiration?
D’après certaines mythologies, l’inspiration de la créativité provient des Muses ou d’autres divinités telles qu’Apollon, Odin… D’autres l’ont attribuée aux poètes, à des archétypes de l’esprit humain (C.G. Jung). Les idéomathématiques auront peut-être pour effet une certaines reviviscence de ces croyances, qui pourrait fort bien s’inscrire dans le mouvement global de la Grande convergence. Il y a toutefois une réponse différente à cette question : le hasard, ce qui signifie souvent quelque chose comme le « choc des idées » ou la « sérendipité » de la belle découverte non cherchée.
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Rappel : La Grande convergence référentielle fournit un point de vue global tout inclusif mais critique à l’égard des croyances. Il va de soi que l’inclusion n’exclut pas la critique constructive!
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Les chercheurs ont été et sont encore inspirés comme s’ils avaient été prédisposés à l’être. Que dit-on là-dessus dans le Modèle idéométrique de l’enfant?
Considérons d’abord l’enfant qui se développe. Il apprend en étant inspiré par ce qu’il rencontre dans un milieu préadapté à sa venue et plus ou moins préadapté à ses particularités, y compris la présence de parents ou de proches, par leurs actions, leurs jeux et les sons vocaux qu’ils émettent autour de lui. L’inspiration normale d’un jeune enfant provient donc en gros de lui-même et du milieu environnant, ce qui lui permet d’effectuer son développement intellectuel. Transposé au niveau de l’humanité, l’inspiration des chercheurs se fera en provenance du milieu général des références sociohistoriques comportant au départ un potentiel réel de développement humain.
Hasard et inspiration
Tout individu doit être inspiré pour comprendre ce qu’il doit apprendre. Sinon il ne fait qu’imiter. C’est en particulier le cas du jeune enfant et de l’humanité dans leur développement respectif et dans leur histoire.
| Enfant (d’env. 12 mois) | Humanité actuelle |
| Développement intellectuel normal de l’enfant | Découverte ou production d’idées nouvelles par les chercheurs |
| L’enfant se trouve normalement stimulé, encouragé et inspiré par son milieu préadapté et par son entourage. | Les chercheurs actifs sont normalement motivés et inspirés par leur contexte sociohistorique. |
| On prévoit normalement que l’enfant se développera ainsi de façon plus ou moins attendue, mais conformément à la normalité. | On peut rationnellement prévoir que les chercheurs seront inspirés, certaines de leurs découvertes pouvant faire notablement avancer toute la science, et parfois la société entière dans son histoire, ce qui serait une suite logique à l’histoire de la science. |
Idéotableau sur le rôle de l’inspiration dans le <développement> humain
| L’entourage obéit en quelque sorte aux appels de l’enfant, qui doit quand même s’habituer aux attentes de réponses et, aussi, à leur caractère souvent imprévu. | Le chercheur qui persévère trouve généralement ce qui le fait avancer, tout en étant souvent surpris par ce qu’il découvre. |
Idéotableau : Le hasard d’aspect providentiel
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Remarque : Le concept de providence est d’origine hellénique, où il est synonyme de nécessité, de raison universelle, d’âme du monde. En contexte chrétien, elle est gratuite, non nécessaire, et situable dans une histoire du salut. Les néo-platoniciens et les Pères alexandrins (IIIe- IVe s.), les juifs, les païens, les chrétiens ont tenté de réconcilier les deux aspects (cf. Encyclopédie Universalis, « Providence », Henry Duméry).
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Pour l’enfant, comme pour l’humanité actuelle, il y a toujours d’autres découvertes à faire, souvent bouleversantes pour ses habitudes. Il découvre toujours d’autres jeux, d’autres activités, de nouvelles manifestations d’un sens caché, de nouveaux défis.
L’idéotableau précédent se prolonge vers une logique du développement humain. Les observations de l’Univers doivent être compatibles avec la présence l’un observateur en tant qu’entité matérielle, biologique douée de conscience, le tout résultant d’un hasard idéocalculable, ainsi que le montre le tableau suivant :
| Atome | Cellule | Enfant | Humanité actuelle |
| Interactions entre les particules | Interactions entre les molécules | Cérébralité, interactions entre les neurones | Référentialité, interactions entre les auteurs et les lecteurs |
Idéotableau : L’<interaction>
Le calculable ici peut prendre la forme du dénombrable, du probable, de courbes ou de chiffres statistiques.
Un milieu préadapté : un hasard d’aspect providentiel calculable
Des lois probabilistes se sont imposées, d’abord dans les sciences physiques, puis dans les sciences biologiques, enfin dans les sciences sociales où les statistiques sont souvent indispensables. Le hasard est effectivement devenu principe d’explication. On peut dès lors considérer un hasard physico-biologique qui aura rendu possible l’apparition de l’intelligence chez les animaux. Dans ce cas, le hasard providentiel semble tenir aussi bien au niveau idéomathématique qu’au niveau physique.
Le hasard préadapté ? Le hasard prend parfois la forme de la rencontre de deux séries causales. Or le Modèle de l’enfant et, en particulier, l’idée de milieu préadapté au développement de l’enfant, font voir que l’enfant lui-même entrera en relation plus ou moins étroite avec l’un ou l’autre des objets, ou d’autres proches qui l’environnent. Ce qui par exemple apparaît purement gratuit, ou décoratif, deviendra à un certain moment un jeu pratiqué par l’enfant. On pourrait défendre l’idée que presque tout dans l’environnement de l’enfant lui servira tôt ou tard.
Plusieurs choses, y compris les décorations (images d’animaux, de fleurs…), les jouets ou les jeux (ballon, maison de poupée, train électrique, cheval de bois, bicyclette…) sans compter par exemple les objets visibles par les fenêtres (cabanons, parterres…), deviendront accessibles à l’enfant plus tard s’il dispose du langage. Il pourra entretemps savoir ce que c’est, et comment et pourquoi il pourrait, s’il le désirait, en faire quelque emploi particulier.
Par idéocorrespondance, les découvertes mathématiques les plus gratuites du passé deviendront dans le long terme des plus utiles à la science. Le Modèle de l’enfant suggère que la plupart des concepts ou théories mathématiques aujourd’hui gratuites s’avéreront fort utiles voire nécessaires aux développements futurs des idéomathématiques.
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Exemples : Les sections coniques (Apollonios de Perga, IIIᵉ- IIᵉ siècles av. J.-C.), auront servi beaucoup plus tard à la recherche en physique théorique concernant en particulier les orbites planétaires (Johannes Kepler, 1609-1619, et Isaac Newton, 1687). Un autre exemple est celui le calcul tensoriel (Gregorio Ricci et Tullio Levi-Civita, 1900) qui aura précédé de peu la Relativité générale (Albert Einstein, 1907-1915).
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Le hasard se présente souvent à l’enfant sous un aspect providentiel. Le « miracle » y consiste à ce que certaines transformations s’y produisent en faisant un bien non prévisible à l’enfant qui ne dispose pas encore du langage. Le bien lui-même, d’ailleurs, ne s’y révèle comme tel qu’après coup, lorsqu’on y a compris pourquoi c’est préférable à la situation antérieure.
Ces interactions sont en grande partie aléatoires, mais fonctionnent et font évoluer.
| Atome | Cellule | Enfant | Humanité actuelle |
| L’histoire de l’Univers donne sens aux processus quantiques | L’évolution donne sens aux reproductions | L’enfant se fait expliquer son développement | Hypothèse idéocalculée : la science prend sens dans et par l’idéométrie |
Idéotableau : Le <sens>
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Remarque : On peut parler d’idéocalcul chaque fois qu’une case d’un idéotableau est remplie à partir des autres cases, comme dans le cas de la dernière case ci-dessus.
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Risques normaux
Le hasard, qui peut être calculé ou évalué approximativement, est une caractéristique commune des risques normaux que l’enfant et ses proches doivent assumer comme tels. Le simple fait de savoir qu’il en existe et qu’ils sont plus ou moins à craindre d’après leurs degrés de gravité et leurs plus ou moins grandes probabilités, représentent un avantage indéniable pour l’enfant. Il comprendra, entre autres, qu’ils représentent un caractère fondamental de l’existence.
Les anciens mythes et les religions associaient les incertitudes de la vie humaine à des interventions surnaturelles. Selon le Modèle de l’enfant, ces croyances ont pour fonction d’encourager les sociétés à supporter les maux normaux de leur existence en leur inspirant l’idée d’une reprise en main dans la durée.
Pour un enfant donné, un grand nombre de maladies (varicelle, scarlatine, rubéole…) ou d’accidents (intoxication, chute, étouffement, noyade…) sont possibles bien qu’improbables. Transposés au niveau de l’humanité, il s’agira de catastrophes graves et peu prévisibles sur le court terme (pandémies, grands séismes accompagnés de tsunamis dévastateurs, impacts de gros météorites,…). Les idéomathématiques, ici, s’appuyant sur le Modèle de l’enfant nous avertiront des probabilités attachées à ces risques sur le long terme, ce qui nous permettra de nous y préparer en trouvant des moyens de les éviter ou d’en réduire les effets.
| Enfant | Humanité |
| Intoxications, varicelle, scarlatine… chute, étouffement, noyade… | Pandémies, grands séismes ou volcanismes, impacts de gros météorites… basculements climatiques.. |
| Maladies ou accidents assez courants sur plusieurs années… | Catastrophes très graves mais normales sur un laps de temps du plusieurs siècles… |
| …mais affectant l’enfant à chaque instant sur plusieurs jours ou semaines | …susceptibles de bouleverser les sociétés pendant des décennies ou des siècles |
Idéotableau : hasards calculables en matière de <catastrophes>
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