Mai 2022

I        Le problème actuel de l’unification théorique

Le petit enfant a d’abord des difficultés à se servir de ses mains pour saisir un objet quelconque. Il surmontera partiellement ce problème en quelques mois pour ensuite progresser normalement vers de plus en plus d’aisance et de dextérité. L’un des problèmes qui se posent à lui est de concilier les informations qu’il reçoit de ses sens, en particulier ses capacités de se situer et d’agencer ce qu’il peut toucher et ce qu’il peut voir. Ce type de problème pourra être surmonté entièrement lorsqu’il saura communiquer par le langage.

Le cas de l’enfant permet de comprendre mieux ce qui arrive à l’humanité actuelle face à un problème d’ordre scientifique qui engage son existence et son avenir. Le très jeune enfant est confronté au problème de l’intégration de ses impressions sensorielles. L’humanité doit surmonter les bases de ses innovations technologiques en dépassant sa façon d’utiliser les mathématicités (les réseaux référentiels des recherches mathématiques et physiques…) afin de les intégrer en un ensemble cohérent.

Comment l’enfant en arrive-t-il à comprendre que la vision et le toucher concernent le même espace et la même réalité? Comment arrive-t-il à intégrer ces sensorialités avec celles de l’odeur et du goût des choses? Ces deux regroupements de questions seront au cœur de ce court article.

  1. i) En physique

La physique du XXe siècle a été marquée par l’invention de deux théories majeures : la relativité générale et la mécanique quantique, qui ne reposent pas sur la même image du monde. La première ne fait aucune place au hasard et à la subjectivité ; la seconde confère au hasard et à la subjectivité des fonctions irréductibles.

  • Remarque 1 : La subjectivité de l’enfant est impliquée assez directement par le goût ou le dégoût qu’il paraît ressentir (avec plus ou moins de caprice) lorsqu’il mange de certains aliments. S’y trouve donc impliquée la cérébralité, ou la globalité des interactions neuronales dans son cerveau. Dans le cas de la mécanique quantique, une forme de subjectivité y apparaît dans l’exigence de l’observation d’un système physique par un agent conscient (cf. le principe de réduction) qui, par son action, se trouve à modifier l’état de ce système (de façon plus ou moins probable).
  • Remarque 2 : Il s’agit plus exactement ici d’un <hasard préadapté> et d’une <subjectivité>. L’enfant ramène à lui-même ce qu’il perçoit. Les chercheurs rapportent à la science de leur époque ce qu’ils trouvent.
Enfant Humanité
Cérébralité (interactions neuronales; entrée / sortie du neurone) Référentialité (interactions référentielles; lecteurs / auteurs
La formation du goût pour certains aliments… L’observation de systèmes physiques par un agent conscient qui se trouve à modifier l’état du système en l’observant…

Idéotableau sur la <référentialité> liée à la <mécanique quantique>

Considérons deux regroupements sensoriels – d’une part la vision, le toucher…– et – d’autre part l’odorat, le goût… — et mettons-les en idéocorrespondances avec les deux regroupement référentiels – la théorie de la relativité générale – et – la mécanique quantique –.

Enfant (de 12 mois env.) Humanité actuelle
X : Vision et toucher X : Théorie de la relativité générale
Y : Odorat, goût… Y : Mécanique quantique

Idéotableau des répartitions selon X et selon Y à unifier de façons correspondantes.

On peut saisir intuitivement que l’ensemble X de conceptions concerne l’espace, les distances spatiales et les phénomènes qui s’y rattachent, alors que l’ensemble Y concerne plutôt l’intensité des perceptions et une forme de subjectivité.

D’après l’embryo-psychologie, l’enfant de moins de 12 mois environ sera conscient à la fois de deux parties disjointes de son corps, en gros ce qui en est visible ou « touchable », ici noté « X », et ce qu’il peut sentir ou percevoir en buvant ou en mangeant, ici noté « Y », mais sans être en encore en mesure d’unifier les ensembles X et Y.

  1. X) ce qu’il peut voir couramment de son corps – ce qui inclut ses mains, ses bras et ses jambes, et une partie visible plus ou moins importante de son ventre et de ses pieds –, et en outre, ce qu’il ressent par la peau de son corps, incluant ses parties plus ou moins visibles;
  2. Y) ce qu’il peut percevoir ou sentir couramment avec son nez, ses lèvres et l’intérieur de sa bouche – ce qui inclut sa langue et ses muqueuses buccales –. En outre, il ressent fortement par ses lèvres et sa langue, incluant les parties plus ou moins visibles et l’odeur, la saveur et toutes les sensations relatives à ce qu’il mange.

Or l’enfant se trouve d’abord incapable d’intégrer ces deux ensembles de sensations.

Source : Aperçus d’embryo-psychologie (2020)

Rappel sur l’inspiration / publication

Considérons l’idéotableau suivant.

Enfant Humanité
Influx nerveux entrant (ou potentiel d’action afférent) dans le corps des neurones Inspiration créatrice des chercheurs-lecteurs
Influx nerveux sortant (ou potentiel d’action efférent) du corps des neurones Publication à faire reconnaître des chercheurs-auteurs

Exemple d’idéotableau embryo-psychologique

  • Remarque 1 : Ce type de tableau est de nature à éclairer, dès les débuts des phénomènes de référentialité, le processus d’inspiration des anciens Grecs, notamment en géométrie en tant que s’identifiant à la phase de développement global de l’humanité en science, celle-ci correspondant à la phase de développement premier en matière de toucher du fœtus.
  • Sources : La pensée référentielle. La mystique diffuse (2019) et La conscience en progrès de l’enfant (2ème partie) (2021).
  • Remarque 2 : Dès sa naissance, un enfant a une capacité d’apprentissage phénoménale. =>> Aux débuts de la modernité, l’humanité a une quasi fantastique capacité réelle de développement sociétal et technologique.
  • Remarque 3 : Après sa naissance, l’enfant va très tôt exercer ses diverses fonctions corporelles et commencer une véritable conquête du monde environnant proche. =>> L’humanité moderne débutera tôt ses explorations du monde, de la Terre et de l’espace, et acquerra ses premières connaissances dans les domaines mathématiques et théoriques, telles qu’on peut les retracer par les référentialités des lecteurs / auteurs.

Quelques détails sur X et sur Y

Enfant Humanité
X1) Ce qu’il peut voir de son corps…(la vision…) X1) La structure tensorielle (algébrique) de la théorie de la relativité générale
X2) Ce qu’il peut ressentir d’après le contact de sa peau… (le toucher…) X2) La structure d’espace-temps (géométrique)
—————–Séparation——————— —————–Séparation———————
Y1) Ce qu’il peut sentir (les odeurs des aliments…) Y1) Les événements plus ou moins attendus (les probabilités…)
Y2) Ce qu’il peut goûter, savourer et sentir au contact de ses muqueuses buccales (le goût…) Y2) Les ensembles de résultats effectifs (les statistiques…)

Idéotableau des correspondances des sensorialités (cérébralités sensorielles) de l’enfant et des mathématicités (référentialités en mathématiques) des chercheurs concernés

  • Sources : Idem et idem.

Ce tableau se trouve en cohérence avec les correspondances (établies en idéométrie) concernant les sensorialités et les mathématicités.

Enfant Humanité
X1) Voir X1) Recherches en algèbre
X2) Toucher X2) Recherches en géométrie
—————–Séparation——————— —————–Séparation———————
Y1) Sentir Y1) Recherches en probabilités
Y2) Goûter Y2) Recherches en statistiques

Idéotableau des sensorialités de l’enfant et des mathématicités des chercheurs actuels, et de la séparation problématique qui apparaît dans leurs applications en physique

  1. ii) La <passivité> chez l’<enfant> dans ce qu’il perçoit et dans ce qu’il fait entre sa naissance et l’âge de 12 mois

Avant l’âge de 12 mois, l’enfant ne fait encore que passivement le lien entre les sensations provenant de sa tête, incluant l’odeur et le goût, et celles en provenance du reste de son corps, incluant sa peau et ses muscles. =>> On ne dispose pas encore de modèle mathématique unifiant la mécanique quantique et la relativité générale, qui s’imposerait aux chercheurs sur le plan théorique et pour leurs applications pratiques, mais on se contente quand même bien de la situation existante.

L’enfant poursuit normalement son développement malgré cette dichotomie sensorielle, dont certains aspects plus précis et pratiques représentent un progrès pour lui. Il ne se pose pas encore de questions.

iii)  La <réflexivité du toucher>

L’une des caractéristiques particulières du toucher est sa <réflexivité> que l’enfant découvrira en explorant au moyen de son toucher appuyé par la vision.

  • Remarque 1 : En se touchant et en se tâtant lui-même, le bébé en apprendra davantage sur la façon dont son corps se présente, sur ce qu’il est. Avant 6 mois, le bébé ne distingue pas les sensations provoquées par un stimulus extérieur de celles qu’il cause lui-même en se touchant. Cette compréhension se développe dans ses 2 premières années, au fur et à mesure que sa vision s’améliore.
  • Remarque 2 : Le — touché passivement / touchant activement — que découvre l’enfant =>> La — masse inerte et la masse gravitationnelle — dont les chercheurs, Einstein en tête, découvrent l’identité mathématique.

Cela correspond par exemple, à l’époque classique de la physique, à la définition mathématique de la masse inertielle d’un corps, le mi dans l’équation newtonienne

F = mi a

a désigne l’accélération et F la force exercée sur la masse inertielle mi.

Pour Newton, la masse inertielle d’un corps était distincte de sa masse pesante mp

P = mp g

P désigne le poids et g l’accélération de la pesanteur à la surface de la Terre.

Plus tard, avec Einstein, on identifiera mi et mp l’une à l’autre, ce qui est dû à des progrès mathématiques, notamment dans le calcul tensoriel (algèbre multilinéaire).

  • Remarque 3 : L’origine de la passivité du toucher remonte aux tout débuts du développement de l’enfant. Les récepteurs du toucher forment un système très complexe. Certains ont donné très tôt de l’information au bébé sur son propre corps. D’autres l’ont renseigné sur son environnement. Ces récepteurs perçoivent la pression, la température, la douleur, les démangeaisons, les vibrations, etc. Ils se trouvent sur la peau du bébé, mais aussi dans ses organes internes, ses muscles et ses articulations. Dès le départ, ils informent sur ce qu’il est l’enfant qui se touche lui-même. =>> La géométrie aura été la première sorte de mathématique à se présenter aux sociétés humaines comme, par exemple, pour effectuer la localisation d’objets dans l’espace, le lieu d’habitation, la séparation de propriétés d’abord sous la forme d’une pré-géométrie intuitive (ou crypto-référentielle). Une géométrie des repères et des territoires concernait aussi les lieux de conflits avec des tribus voisines (en l’occurrence des « points chauds ») et autres troubles liés aux climats et à la géographie. D’autres auront joué un rôle important en ce qui concerne le religieux ou le sacré; on peut entre autres penser aux cas des menhirs et des dolmens, et d’autres érections de pierres ou en pierres qui auront marqué les débuts de l’histoire humaine.
  • Remarque 4 : L’enfant s’habituera vite à ce qui d’abord le surprend, par exemple le goût des aliments, ce qui correspond à la situation des chercheurs qui considèrent de nos jours dépassés les mystères de la théorie quantique. D’ailleurs on vérifie les multiples applications de cette théorie à chaque jour.
  1. iv) L’importance sensorielle de sa bouche pour le bébé

Le nouveau-né utilise peu ses mains pour ressentir les choses. En effet, il ne sait ni les diriger, ni les employer pour attraper ou prendre quelque chose. Il se limite à poser les mains sur le sein ou le biberon et à porter ses doigts à la bouche. =>> Les technologies modernes ne sont d’abord développées que de façon rudimentaire et sans préoccupation théorique, sans réflexion préalable sur le long terme : La recherche actuelle est restée passivement sans voir au futur, faute de moyen de le savoir.

Avant qu’il ne puisse maîtriser ses gestes, c’est donc sa bouche qu’il utilise. Pendant les 6 premiers mois, elle est même son moyen privilégié pour explorer, car elle est particulièrement sensible au toucher. Ses lèvres et sa langue lui fournissent ainsi beaucoup d’information.

Enfant Humanité
Poser les mains sur le sein maternel ou le biberon, et porter ses doigts à sa bouche, lui donnant ainsi beaucoup d’information, y compris sur sa mère. Technologies des débuts telles que les moulins à vent, la machine à vapeur, le chemin de fer, de nouvelles technologies et de nouvelles idées scientifiques qui  lui permettent d’exploiter l’environnement.
Le toucher buccal afin de découvrir l’environnement et se l’approprier avec les objets qui s’y trouvent… Les voyages d’exploration pour l’économie et les missions religieuses, pour la conquête de territoires malgré les risques de conflits, d’épidémies…

Idéotableau sur les premières <explorations> du <nouveau-né>

On laisse normalement l’enfant explorer les objets qu’il désire s’il est en mesure de le faire. La perception tactile des objets favorise également le développement de sa motricité.

II       L’important élargissement du problème de l’unification

L’humanité actuelle démontre, loin de ses repères référentiels d’antan (religion, royauté, patrie…), ce qu’elle pense ou ce qu’elle ressent en se publicisant de nouvelles œuvres. Le problème de l’unification est entre autres un problème d’identité et de sens d’abord en physique puis dans les sciences de la vie et de l’humain. Il faudra encore élargir le problème de façon à y englober les autres formes de référentialités importantes, notamment dans la littérature et l’histoire de l’art. C’est dans cet ensemble référentiel complexe que la solution du problème de l’unification sera le plus clair et comptera le plus. 

  1. i) Une « théorie du grand tout » d’abord en idéo-physique

On a appelé « théorie du tout » la théorie physique qui serait susceptible de décrire de manière cohérente et unifiée l’ensemble des interactions fondamentales. Cela signifie d’abord trouver une description de la gravitation et de la physique des particules qui soit cohérente.

  • Remarque : Les quatre interactions fondamentales de la physique

Pour les chercheurs en physique, il n’y a guère de problème plus profond et plus difficile que le problème de l’unification des quatre forces, ou interactions, fondamentales de la matière. C’est aussi un problème qui concerne étroitement le temps et l’espace, et leurs obscurités propres.

« L’Univers est gouverné par quatre forces fondamentales : la force forte, la force faible, la force électromagnétique et la force gravitationnelle. Leurs portées ainsi que leurs intensités sont différentes. »

  • Sources : Le CERN : « le Modèle standard » (homecern.fr)

Les chercheurs de l’unification théorique des quatre interactions fondamentales régissant la physique dans son ensemble, appellent parfois « superforce » le type d’interaction qui résulterait de cette unification. À cette superforce correspondrait donc chez l’enfant sa pleine perception des objets.

Enfant Humanité
Vision, ouïe, toucher, goût et odorat… Algèbre, nombres et calculs, géométrie, probabilités et statistiques…
Pleine perception (de l’enfant de plus de 12 mois) Superforce (qui se retrouvera dans les références à venir sur ce sujet)

Idéotableau sur la <pleine perception>

  1. ii) Le monde réel en tant que <perçu> par les mathématiques

C’est donc à l’aide de ses sens (notamment le toucher, l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût) que l’enfant découvrira le monde et réalisera des apprentissages fondamentaux qui lui permettront de se développer. Par idéocorrespondance, c’est au moyen des œuvres mathématiques, tout ce qui se publie en mathématique quel qu’en soit la branche (la géométrie, les nombres, l’algèbre, les probabilités et les statistiques) que l’humanité découvrira l’Univers et réalisera des progrès marquants qui rendront possibles d’autres progrès dans l’ensemble des sciences et de la recherche, y compris les sciences de la vie et de l’humain, qui feront ainsi parties d’une science unifiée globalement.

On emprunte ici à la psychologie du développement la description de l’enfant en croissance au moment de son acquisition du langage. On pourra ainsi prévoir le développement de l’humanité d’après le ficelage d’idées que permet l’embryo-histoire. Le tableau suivant nous en donne un aperçu du début.

Enfant Humanité
L’enfant se découvrira lui-même et se comprendra de plus en plus en croissance par son toucher, lequel s’étendra à tout son corps, ou par d’autres sens, lesquels s’étendront de proche en moins proche, avec de vagues aperçus d’un grand espace plus éloigné où tout restera encore à découvrir par l’usage du langage sous toutes ses formes. De plus en plus, l’humanité se « verra » elle-même, se « saisira » dans son entièreté et se comprendra dans un grand « espace » idéomathématique. C’est là qu’elle <découvrira> réellement ce qui est réel. Ainsi le problème de l’unification théorique et pratique (PUTP) se posera au niveau des algèbres, des géométries et des calculs, puis des idéomathématiques sous des formes qui nous sont encore inconnues.

Idéotableau d’embryo-histoire (e-hist)

III      Conclusion : L’enjeu à venir de l’unification théorique 

  1. i) L’unification par le <langage> 

À partir de 6 mois, l’enfant commence à faire le lien entre ce qu’il voit et ce qu’il touche. Cette capacité s’améliore rapidement entre 6 et 12 mois. Vers l’âge de 3 ans, disposant de la communication linguistique, un enfant est aussi habile qu’un adulte pour sa capacité de reconnaître les caractéristiques d’un objet en le touchant. En particulier, tant que l’humanité ne dispose pas du <langage>, elle reste ignorante des conséquences possibles de ses découvertes technologiques sur le long terme, ainsi que nous l’ont démontré déjà les découvertes de la radioactivité, du moteur à explosion, de la chimie des gaz toxiques…

L’enjeu de l’unification n’est toutefois pas gagné d’avance. Ce qui motive encore les chercheurs, et ceux qui les subventionnent, sera de résoudre des problèmes connus pour leurs visées pratiques concernant la santé ou l’économie.   … L’enfant voit lui-même en partie l’extérieur de son corps tout en mangeant ou s’imaginant manger, et capable de parler en essayant d’avancer dans la compréhension de lui-même, pour savoir ce qu’il peut encore faire afin de profiter de ce qui lui fait envie d’obtenir. 

  1. ii) Le mot de la fin ici : la nécessaire préadaptation
  • Idéotableau sur la préadaptation des idées elles-mêmes :
  • Enfant Humanité
    Est nécessaire la préadaptation aux besoins de l’enfant de la consistance et de la valeur nutritive des aliments qu’il consomme, des jouets avec lesquels il s’amuse, du langage pour apprendre progressivement à communiquer avec les autres. Le caractère préadapté des mathématiques à la recherche actuelle se laisse constater dans la simplicité relative de la structure des espaces vectoriels et de la linéarité du principe de superposition, lesquels rendent particulièrement accessible et efficace l’application de la mécanique quantique mise à jour, et par l’emploi des idéomathématiques.

Idéotableau sur la préadaptation des idées

D’après la science actuelle, le hasard est à la base de l’évolution de la nature jusqu’à l’Homo sapiens. Il s’agit de ce qu’on pourrait appeler un hasard préadapté à une telle éventualité si on prend l’expression hasard préadapté dans un sens large signifiant un hasard n’excluant pas la possibilité qu’un fait se produise et laissant au contraire la possibilité d’une probabilité de développement vers une maturité inconnue.

En d’autres termes, l’évolution basée sur la sélection naturelle pouvait génétiquement produire l’espèce Homo sapiens même si cela était au départ extrêmement improbable. Le hasard préadapté en ce sens dépend des lois physiques de base. On peut imaginer un univers où ces lois seraient différentes et ne laissant aucune possibilité d’apparition de cette espèce particulière. Ce hasard ne serait alors pas préadapté à l’apparition de l’Homo sapiens, mais peut-être à d’autres espèces intelligentes inconnues.

Le hasard est quelquefois invoqué, non seulement comme aléa extérieur, mais aussi comme principe d’explication interne d’une théorie. C’est en ce sens que certains biologistes expliquent les mutations par le hasard, lui imputant par exemple l’évolution des espèces et, à un autre niveau, l’histoire. Le potentiel réel du développement scientifique implique une préadaptation du chercheur et de la réalité qui l’environne aussi bien de près que de loin. En d’autres termes, la réalité peut alors être librement perçue et employée, et en principe comprise par les chercheurs.